J'avais déjà eu l'occasion de venir en Ontario à la fin de l'année dernière, pour visiter Ottawa et Toronto. Mais cette province étant tellement vaste (la deuxième plus grande derrière le Québec), j'avais laissé derrière moi bien des choses à voir ! Je tenais donc à y revenir, en y consacrant environ une semaine.
Une chose à savoir avant de poursuivre la lecture, puisque cela va peut-être transparaître dans mon récit (ou pas) : je n'aime pas l'Ontario, je n'aime pas les Ontariens ! J'avais déjà évoqué mes aprioris au sujet de cette province et de ses habitants, réputés froids, en conclusion de mon étape à Toronto. Aprioris qui s'étaient étrangement confirmés par une certaine difficulté à y faire de l'auto-stop. À mon sens, l'Ontario possède d'avantage la mentalité américaine que canadienne. L'Ontario est également, avec le Québec, l'une des provinces les plus riches du pays. Il existe une certaine rivalité entre ces deux régions, essentiellement d'origine linguistique, mais pas que (nombre de Québécois rêvent d'une plus grande autonomie pendant que le pouvoir fédéral siège en Ontario, par exemple). Bien que souvent partagé avec diverses rencontres, mon jugement est peut-être sévère, mais je pense qu'il me faut quelqu'un ou quelque chose sur qui taper au Canada :)
À 700 kilomètres à l'est de Winnipeg, ma précédente étape, j'effectue une première halte à Thunder Bay. Située en bordure du Lac Supérieur, j'avais relevé cette ville d'un peu plus de 100 000 habitants il y a déjà plusieurs mois, sans réellement en retrouver la raison. Et visiblement, parcourir les rues du centre-ville ne m'a pas fait retrouver la mémoire puisque je n'y ai rien trouvé de vraiment intéressant à voir… Point de photo, donc.
Néanmoins, à une petite trentaine de kilomètres à l'ouest, se trouve le parc provincial Kakabeka Falls, où il est possible d'observer une belle chute d'eau haute d'une quarantaine de mètres.
Un peu échaudé par ce premier arrêt dans mon périple ontarien, j'ai bien faillit faire l'impasse sur la prochaine curiosité que j'avais relevée : la réserve naturelle provinciale Ouimet Canyon. Fort heureusement, impasse je n'ai pas faite (après plus de 13 000 kilomètres de route, je ne suis pas à un détour de 20 kilomètres près !). À moins de dix minutes à pied du parking, on accède en effet à deux points de vue exceptionnels sur un vaste canyon, dont l'origine de la formation pose toujours question. Ceux qui ont déjà eu la chance de voir le Grand Canyon en Arizona (entre autres), ne seront probablement pas aussi subjugués que je le fut, mais il ne faut pas oublier que l'on se trouve ici au beau milieu de l'Ontario ! Une autre merveille de la nature :)
Ce n'est que deux jours et plus 1 300 kilomètres plus tard que j'accède à ma prochaine étape : le parc provincial Algonquin (quand je vous dis que l'Ontario est grand, très grand !). Établi en 1893, c'est le premier parc provincial du Canada. Comme dans quasi tous les parcs au Canada, il convient, avant toute chose, de passer par le centre d'accueil des visiteurs, afin de s’acquitter des frais d'entrée. 17 CAD ici, ce qui m'est apparu réellement cher, surtout pour un parc provincial. Quand on m'indique que c'est parce que le parc propose beaucoup de sentiers, un musée, des expositions, etc., je ne peux m'empêcher de répondre « Euh… vous pensez que je vais marcher les 20 sentiers en plus de voir toutes les expos en une journée ?! ». Mon jugement est peut-être biaisé par le fait que, l'an passé, tous les parcs nationaux étaient gratuits et que j'ai peu d'éléments de comparaison avec d'autres parcs provinciaux, mais ça me paraît tout de même excessivement cher. Sûrement leur côté Ontarien !
À ce prix, je pensais avoir au moins la chance d'accéder à de belles randonnées, à des points de vue exceptionnels, à de l'inédit. Que nenni ! Bon, ce n'était pas dégueulasse non plus, mais honnêtement, sur les trois randonnées effectuées (à ce prix, il fallait rentabiliser !), sur les 23 kilomètres de marche au total, je n'ai jamais été réellement impressionné. Une belle forêt, de beaux lacs, mais impossible pour moi de ne pas faire de comparaison avec les marches que j'avais faites à Terre-Neuve (entre autres). Bref, un parc cher et décevant, de mon point de vue de voyageur. Mais un grand parc facilement accessible depuis Ottawa et Toronto.
Puisque d'un parc à un autre il n'y a « que » 5 heures de routes, direction le parc national de la Péninsule-Bruce le lendemain. Un autre lieu que j'avais noté sur ma carte depuis de nombreux mois et que j'avais grand hâte de découvrir. Premier point positif à l'entrée : je dispose d'un pass d'accès annuel aux parcs nationaux, payé il y a déjà plusieurs semaines (et dont j'ai complètement oublié le coût), ce qui m'évite de ravaler ma salive lorsque l'on m'annonce le prix du ticket ! Ensuite, point de forêt à perte de vue, point de « petits » lacs à l'eau trouble, mais un cadre paradisiaque au bord de l'eau turquoise du lac Huron, le deuxième plus imposant des 5 Grands Lacs d'Amérique du Nord. Les photos disaient donc vrai !
Qui plus est, en visitant le parc fin mai, celui-ci est encore très peu fréquenté, donc d'autant plus appréciable. Par contre, hors de question d'y piquer une tête : à quelques mètres à peine du bord, la température de l'eau frôle dangereusement avec le négatif…
Si vous vous y rendez, n'oubliez pas de continuer jusqu'à la pointe de la péninsule, où se trouvent Tobermory, village portuaire, et une petite enclave du parc.
Aussi, comment effectuer une visite de l'Ontario sans passer par les célèbres chutes du Niagara ? Situées à environ 1h30 de route de Toronto, je les avais volontairement esquivées l'an passé, désireux de ne pas me contenter des chutes mais de visiter également les environs ; j'avais estimé que cela était difficilement faisable en auto-stop. Je tenais particulièrement à passer par la ville de Niagara-on-the-Lake, que l'on m'avait dite charmante. La région des chutes accueille également de nombreux vignobles, où l'on produit notamment du vin de glace, à base de raisins vendangés gelés.
Et les chutes dans tout ça ?! Alors, pour commencer, j’ignorais totalement qu'il y avait non pas une chute, mais trois chutes ! Ensuite, effectivement, l'endroit est très touristique, même en cette fin-mai. Effectivement, il n'y a rien d'autre à voir que des casinos, des bars et des hôtels dans la ville de Niagara Falls (côté canadien du moins). Mais le spectacle reste tout de même exceptionnel. Le rideau d'eau formé par le « Fer à Cheval » est vraiment impressionnant. Quant au débit, dont on peut très facilement se rendre compte en se rendant au niveau de la chute, il est tout simplement monstrueux.
Les chutes du Niagara ou chutes Niagara sont un ensemble de trois chutes d’eau situées sur la rivière Niagara qui relie le lac Érié au lac Ontario, à la frontière entre le Canada et les États-Unis :
Source : Wikipédia
Je vais donc répéter ce que j'ai entendu de nombreuses fois : les chutes du Niagara sont extrêmement touristiques mais restent un endroit à voir au moins une fois dans sa vie ! C'est un peu comme si tu n'as pas de Rolex à 50 ans, en somme.
Mon avant-dernière étape ontarienne me mène à Kingston, ville d'environ 160 000 habitants, située à mi-chemin entre Toronto et Montréal. J'avais particulièrement hâte de découvrir ce lieu qui fut la première capitale du Canada, de 1841 à 1844. Même si je n'ai finalement pas trouvé que ce passage de l'Histoire y est particulièrement mis en valeur, j'ai néanmoins pris énormément de plaisir à passer quelques heures à déambuler dans les rues du centre-ville. On y retrouve énormément de bâtiments en briques rouge, des maisons victoriennes, (au moins) deux petits ports de plaisance, de nombreux parcs, etc. Et, dans une Amérique au passé relativement récent, j'ai eu l'impression d'y ressentir d'avantage de vécu qu'ailleurs au Canada.
Enfin, le pénitencier de Kingston, fermé depuis 2003, est aujourd'hui l'une des principales attractions de la ville. Néanmoins, à 35 CAD la visite, j'ai préféré me contenter du petit musée, gratuit, situé dans l'ancienne demeure du directeur, de l'autre côté de la rue.
Sur la route de Montréal, point de chute désormais obligatoire pour moi, je tarde à rejoindre l'autoroute pour mieux observer une dernière curiosité : le parc national des Mille-Îles. Celui-ci se compose essentiellement de 21 îles ainsi que de nombreux îlots, situées sur le fleuve Saint-Laurent. Pour en profiter pleinement, il convient donc de posséder (ou de louer) une embarcation quelconque. Je me contenterai donc d'observer le parc depuis la route, où le spectacle est déjà bien présent !
Je ne sais pas si je suis réconcilié ou non avec l'Ontario et ses habitants, mais j'ai dans l'ensemble réellement apprécié cette dernière semaine de découverte du Canada, où il n'y a guère que le parc Algonquin qui m'a déçu. Même si certains parcs et autres attractions touristiques ne sont pas encore officiellement ouverts, la fin-mai s'est aussi révélée être une bonne période pour visiter la province. Déjà parce que le temps y était parfait, aussi parce que les touristes étaient peu nombreux et surtout car les moustiques n'étaient pas encore un problème.
Ce passage par l'Ontario marque la fin de la partie canadienne de mon road trip. Probablement la fin de ma découverte du Canada aussi, que j’ai désormais traversé à deux reprises. Place désormais à un périple de deux mois à travers les États-Unis !
« Un voyage se passe de motifs. Il ne tarde pas à prouver qu'il se suffit à lui-même. »
– Nicolas Bouvier