Le Nouveau-Brunswick est l’une des dix provinces canadiennes. Elle regroupe aujourd'hui près de 750 000 habitants, pour les deux tiers anglophones et pour près d'un tiers francophone. C'est d'ailleurs, depuis 1969, la seule province officiellement bilingue du pays (le Québec étant officiellement francophone), fait que j'ignorais. À ce titre, il est « amusant » de constater qu'à peu près tout est traduit par ici (du moins dans les principales villes), des panneaux de signalisation aux publicités.
Bon, par contre, il faut bien avouer qu'il est quelquefois compliqué d'échanger en « français » avec un Néo-Brunswickois. Et pour cause, là où il est parfois difficile de cerner l'accent québécois, il le devient encore plus lorsque interlocuteur s'exprime en français acadien, à l'accentuation très prononcée, voire même en Chiac, dialecte mélangeant français et anglais. Qui plus est, dans certaines parties du Nouveau-Brunswick encore plus qu'ailleurs, il devient assez compliqué de savoir si l'on doit aborder quelqu'un en français ou en anglais.
Quelques jours avant d'arriver au Nouveau-Brunswick, j'ai – presque – découvert l'existence de l'Acadie. Ce mot ne m'était pas étranger mais, honnêtement, j'aurais été incapable d'expliquer ce dont il en retourne. Pour vous expliquer ce qui se cache derrière ce nom, difficile d'être plus explicite que notre ami Wikipédia :
Les Acadiens forment une ethnie vivant principalement en Amérique du Nord, dans les provinces canadiennes du Nouveau-Brunswick, de l'Île-du-Prince-Édouard, de la Nouvelle-Écosse (qui forment l'Acadie) et du Québec, ainsi que dans l'État américain du Maine. Les Cadiens quant à eux forment un groupe ethnique en Louisiane dont les Acadiens font partie de leurs ancêtres.
Les Acadiens sont en grande majorité francophones et catholiques. Ils sont descendants des premiers colons français et européens établis en Acadie à l'époque de la Nouvelle-France. Durant la déportation des Acadiens de 1755, qui fut un nettoyage ethnique, ces derniers furent déracinés de leurs terres par les Britanniques et déportés en Nouvelle-Angleterre ou au Royaume-Uni. Après cette déportation, des survivants retournèrent, parfois plusieurs décennies plus tard, en Acadie ou se fixèrent dans différentes régions du monde, comme en France, au Royaume-Uni, ou encore en Louisiane.
Source : Wikipédia
Vous l'aurez compris, ce peuple au passé douloureux est une communauté d'environ 500 000 francophones, aujourd'hui éparpillés sur une large région située au nord-est du continent américain.
Par ailleurs, le drapeau acadien est inspiré du drapeau français. Les acadiens, visiblement très fiers, de leurs couleurs, l'affichent partout dans les régions où ils sont aujourd'hui installés.
Pour en revenir à Caraquet, j'ai passé deux jours et trois nuits dans cette ville, capitale de l'Acadie et le chef-lieu de la région de la Péninsule acadienne, à mon arrivée au Nouveau-Brunswick. Cet arrêt a initialement été motivé par une action de volontariat. Durant ces deux jours, j'ai pu réellement comprendre qui est ce peuple et quelle est son histoire, particulièrement lors de la visite du Village historique acadien.
Le village, inauguré en 1977, recrée la vie du peuple acadien de 1770 à 1949. Plus de 60 bâtiments, en majorité originaux, sont habités par des interprètes en costumes d'époque qui font revivre les coutumes ancestrales et les métiers traditionnels.
J'ai vraiment beaucoup apprécié la visite de ce village et la disponibilité des différents figurants, parfaitement à même de répondre à chacune de mes questions. Compter 18 CAD pour l'entrée et entre trois et quatre heures pour effectuer la visite.
Lors d'une visite du Nouveau-Brunswick, je recommande chaudement un arrêt à Caraquet, qui offre une belle immersion au sein du peuple acadien. Je pense que chaque français sait qu'il dispose de cousins québécois de l'autre côté de l'Atlantique, mais il me semble que le sort des Acadiens reste quant à lui trop méconnu. Il m'a également été rapporté que ce peuple est demeuré très soudé et accueillant, et je pense en avoir fait l'agréable expérience. Enfin, je sais qu'il y a encore de nombreuses choses à découvrir dans les environs, auxquelles je n'ai pu accéder, faute de temps et de moyen de transport individuel.
« Votre temps est limité ; ne le gâchez pas à vivre la vie de quelqu’un d’autre. »
– Steve Jobs