Avant de poursuivre sur Cienfuegos, point important sur les moyens de locomotion disponibles sur l’île.
Pour se déplacer à l’intérieur des (grandes) villes, on retrouve tout d’abord, comme partout, des taxis (voitures). Comme partout, je n’en ai jamais pris à Cuba, donc, comme partout, je vais considérer que ce sont des escrocs. Existent également les « Bici-Taxi », taxis bicyclettes pour deux à trois personnes, et les « Coco-Taxi », l’équivalent motorisé. Et enfin, les taxis tractés par… des chevaux. Ce dernier moyen de transport est très courant à Cuba et pas seulement dans les campagnes. Là encore, je n’ai jamais expérimenté, mais cela se monnaie pour quelques CUC (pour les touristes ignorants, le même montant en CUB pour les cubains !). À La Havane, après la marche, le bus reste encore le moyen de transport le plus économique : 0,40 CUB le trajet, soit moins de 2 centimes d’Euro. Encore faut-il trouver les arrêts et comprendre où vont les bus.
Pour aller d’une ville à une autre, les touristes disposent
de deux principales solutions : le car et les « Taxis colectivos »
(littéralement « taxis collectifs »).
Les cars, exploités par une société étatique, relient
toutes les principales villes de Cuba (environ une vingtaine de destinations).
Ils sont relativement confortables (bien qu’assez mal entretenus) et ponctuels.
Bien qu’incontournables durant un séjour de deux ou trois semaines à Cuba, ils ont
le désavantage d’être assez lents. Les temps de trajets sont qui plus est
rallongés par des haltes quasi systématiques dans des restaurants d’autoroute.
Et malheureusement, les chauffeurs cubains connaissent également le quart d’heure
toulousain ! A titre d’exemple, compter 18 CUC pour un trajet entre La
Havane et Cienfuegos.
Viennent ensuite les taxis collectifs. On les retrouve
essentiellement dans… les stations d’autocars. Impossible d’entrer ou de sortir
de l’un de ces lieux sans être interpellé par plusieurs rabatteurs à coups de noms de villes : « Viñales, Cienfuegos,
Trinidad ! ». En plutôt quinze fois qu’une ! Le plus souvent ces
taxis sont des voitures « classiques », pouvant transporter trois-quatre
personnes, qui ne se connaissent pas forcément. Pour quelques CUC de plus (ou
pas), ils ont l’avantage d’être plus rapides que le bus et de déposer les
passagers à l’adresse de leur choix (une casa pré-réservée par exemple). Prendre
des taxis-collectifs permet en outre de rencontrer d’autres voyageurs, avec qui
il sera possible de faire un bout de chemin et/ou de partager les frais d’un
logement. À savoir enfin que les personnes qui accostent les touristes ne sont
pas les chauffeurs et n'ont pas systématiquement le taxi sous la main… Il m’est
arrivé d’attendre une heure que ces charmants messieurs trouvent un chauffeur
pour assurer la course vendue !
Par ailleurs, nombreux sont les cubains à pratiquer l’auto-stop. Ceux-ci attentent parfois des heures, au soleil ou sous des ponts, qu’un voiture ou qu’un camion s’arrête. Bien qu’il soit possible pour les touristes d’en faire de même, je n’en ai vu aucun tenter l’expérience. Je pense qu’il pourrait être mal perçu par ces cubains, souvent pauvres, de se voir « voler » une place par un touriste.
Entre le moment où j’ai décidé de quitter La Havane et
le moment où j’ai effectivement pris la route pour Cienfuegos, j’ai dû changer
d’idée et de destination aux moins deux ou trois fois. En me rendant à la
station de cars, j’avais en tête d’essayer de me rendre dans la Baie des Cochons, lieu d’une tentative
de débarquement d’exilés cubains – orchestrée par les États-Unis – en 1961.
Mais je me suis rapidement rendu compte que, prendre le car à Cuba, c’est toute une histoire. N’arrivant pas à obtenir d’informations claires sur l’existence
ou non d’un bus pour m’y rendre, j’ai rapidement décidé de monter dans un taxi
collectif, avec un Allemand rencontré la veille et un Suisse germanophone. Pour
18 CUC par personne, soit le même prix que l’autocar, direction Cienfuegos !
L’Allemand rencontré la veille, dans un parc de La Havane, se rendait à Cienfuegos pour embarquer sur un voilier sur lequel il allait passer quelques semaines à naviguer dans les caraïbes. À notre arrivé, nous avons tenté de me faire inviter à bord, pour une ou deux nuits. Sans succès. Dommage, ça aurait pu être cool !
Surnommée la « Perle du Sud », Cienfuegos est une cité portuaire fondée par des immigrés français, au début du XIXe siècle. La principale attraction de cette ville est son centre historique, particulièrement bien conservé et plus particulièrement sa place José Marti, sur laquelle on retrouve un grand nombre d’édifices marquants, parmi lesquels le théâtre Tomás Terry, la cathédrale de la Purísima Concepción ou encore le palais du Gouvernement. Je pense que c’est la plus belle place que j’ai pu voir à Cuba. Aussi, de cet endroit partent plusieurs rues très commerçantes et très animées, telle que la rue San Fernando.
En se dirigeant vers le sud, via le malecón, on croise le magnifique hôtel Palacio Azul, le tout aussi beau Yacht Club ainsi que le sublime Palacio de Valle. Et, tout au sud, nous accédons à la Punta Gorda. Cette petite plage est le lieu idéal pour admirer un coucher de soleil sur Cienfuegos !
Enfin, tout à l’ouest de la ville se trouve el Cementerio de la Reina (littéralement « le Cimetière de La Reine »). Bien qu’excentré de la ville et très endommagé, celui-ci vaut réellement le détour, notamment de par la visite guidée qui y est offerte. Celle-ci permet de comprendre un peu mieux l'histoire de la ville. Fondé en 1837, ce cimetière regroupe de nombreux caveaux de familles françaises et espagnoles.
Cienfuegos regorge encore de nombreuses autres curiosités et lieux d’intérêts (un port de pêche, le port de tourisme et son hôtel des douanes, des parcs, etc.). Je pense qu’il faut s’y attarder au minimum une journée complète pour profiter pleinement de la ville.
Prochaine étape dans mon périple cubain : Trinidad.
« La beauté est dans les yeux de celui qui regarde. »
– Oscar
Wilde