Autant l’an passé j’avais réellement pris plaisir à visiter les villes de la côte est américaine. Autant cette année, celles où je suis passé m’ont relativement peu intéressé. Il y a par ailleurs un autre aspect des États-Unis que j’ai assez peu exploré jusqu’à présent : ses parcs nationaux. Il n’y a en effet guère que le parc Denali, en Alaska, que j’ai eu l’occasion de visiter. Et la raison est assez évidente : ils sont presque tous situés dans la moitié ouest du pays. Cette dernière partie de road trip devrait être largement l’occasion de me rattraper sur ce point.
Le premier d’entre eux sera le parc national Theodore Roosevelt, dans le Dakota du Nord (le seul parc national américain portant le nom d'une personne). Un temps écarté de mon itinéraire, faute de temps, je l’ai finalement réintégré, après avoir pris quelques jours d’avance sur mon programme. Et quelle bonne idée !
Le Dakota du Nord, dont le nom vient des tribus Sioux Dakotas, est l'un des États les moins peuplés du pays. Seuls le Vermont et le Wyoming sont moins peuplés. C'est aussi un État où la densité de population est très faible. Les rares centres urbains sont disséminés le long des rivières parcourant la région.
L'État a été créé en 1889, devenant ainsi le 39e État des États-Unis d'Amérique.
Source : Wikipédia
Avant d’atteindre le parc, situé à l’extrémité ouest de l’État, il me faut tout d’abord avaler près de 1000 kilomètres depuis Minneapolis, couverts sur deux jours. Alors que les États parcourus jusqu’à présent ne m’étaient pas apparus d’une grande singularité (à l’exception peut-être des campagnes du Kentucky), le Dakota du Nord marque le retour dans la région des Grandes Plaines. Souvent considéré comme ennuyeux, c’est un environnement que je trouve personnellement très atypique et captivant. Le parc national des Prairies, dans la Saskatchewan, reste d’ailleurs l’un de mes meilleurs souvenirs au Canada. Les plaines c’est certes souvent des champs de culture à perte de vue, des routes parfaitement droites sur des dizaines de kilomètres, mais c’est aussi des couleurs incomparables et l’occasion d’observer, entre autres, des bisons, un animal qui dégage à la fois force et tranquillité. À mi-chemin, je fais d’ailleurs un petit arrêt par Jamestown, pour observer le plus grand bison au monde. Une attraction très touristique, mais qui vaut le détour.
En 1884, après la mort de sa femme et de sa mère (le même jour), Roosevelt voyagea vers son ranch du Dakota du Nord pour reconstruire sa vie et se remettre de la tragédie. Les badlands étaient une catharsis pour lui et bien qu'il soit retourné à l'est plusieurs fois, pendant plus de deux ans il s'adonna à l'élevage dans le secteur et a publié des articles relatant ses expériences dans des journaux et magazines de la côte Est. Une fois retourné à l'est et dans la vie politique, son ancienne vie de cow-boy et de propriétaire d'un ranch influença sa politique en tant que président.
Source : Wikipédia
Le parc national Theodore Roosevelt étant relativement vaste (environ 285 km²) et divisé en deux unités, dont les entrées sont séparées de 110 kilomètres, j’y suis resté deux jours, en consacrant un jour à chacune des deux parties.
Ce qui est bien aux États-Unis (ou pas, selon les points de vue), c'est que les parcs nationaux possèdent généralement une ou plusieurs routes permettant d'accéder assez facilement aux différents points d'intérêt. Ce parc ne déroge pas à la règle puisque les deux unités sont traversables via une route goudronnée : au nord, il s'agit d'une route de 45 kilomètres (90 aller-retour) alors qu'au sud on accède à une boucle de 58 kilomètres. Toutes deux offrent des panoramas assez similaires et l'occasion de voir de très nombreuses espèces animales, parmi lesquelles bisons, wapitis, mouflons d'Amérique, chevaux sauvages, bœufs à cornes longues, chiens de prairie. Pas moins de 186 espèces d'oiseaux sont également observables !
Ce parc national est réellement grandiose et les formations géologiques que l'on peut y observer sont vraiment uniques. Je dois reconnaître que la facilité d'accès en voiture m'a peu encouragé à m'engager sur des sentiers de randonnée, mais de ce côté aussi, il y a de quoi faire ! Toujours est-il que j'ai réellement adoré découvrir ce parc, y conduire est un éblouissement de chaque instant. Enfin, il faut noter que ces formations géologiques seraient vouées à disparaître petit à petit (d'ici une centaine d'années, si j'ai bonne mémoire), sous l'effet naturel de l'érosion liée aux intempéries :(
Avant de quitter le parc j'ai eu le droit à une dernière surprise. Je m'étais installé au centre d'accueil de « Painted Canyon » afin d'observer un coucher et un lever de soleil dans ce cadre merveilleux. Tranquillement en train de regarder un film dans mon mini-van en attendant l'heure du couché, je relève la tête pour voir ce qu'il en était, lorsqu'au même moment, un bison passe le plus sereinement du monde à deux mètres de mon véhicule. Woaw !!
« Comme tout ce qui compte dans la vie, un beau voyage est une œuvre d'art. »
– André Suarès