Lorsque j'étais arrivé en Utah par le nord, dix jours plus tôt, j'avais déjà pu constater que la région était plus sèche et parfois désertique que ce que j'avais pu observer jusque-là. Mais ce n'était rien en comparaison avec ce que je m'apprêtais à découvrir.
Avant d'accéder à Canyonlands National Park, premier arrêt par le parc d'État Dead Horse Point. Le lieu, rendu célèbre par plusieurs films, offre de magnifiques points de vue sur le fleuve Colorado serpentant au fond d'un canyon profond de plus de 600 mètres. Même si le ticket d'entrée est un peu cher à mon goût (20 USD par véhicule), ce parc vaut vraiment la visite.
Point négatif néanmoins, qui n'apparaît jamais sur aucune photo des lieux : la présence d'une mine de potasse (chlorure de potassium) au fond du canyon. Celle-ci se matérialise par plusieurs bassins d'un bleu profond. Ce n'est pas forcément moche en soit mais… ça n'a clairement rien à faire là…
Enfin, nous y voilà ! Le premier parc d'une bonne série. Comme à mon habitude, j'arrive ici sans m'être réellement renseigné sur l'endroit. Je sais juste que ça rentrait dans l'itinéraire et que ça va être joli :)
La parc national de Canyonlands a été établi en 1964 et couvre une superficie de 1 366 km². Il accueille chaque année près de 500 000 visiteurs.
Il est divisé en trois secteurs distincts, délimités par deux cours d'eau : Island in the Sky, The Needles et The Maze. Si les deux premières parties sont relativement accessibles aux touristes, la troisième l'est bien moins. Vaste labyrinthe de canyons, l'endroit est considéré par certains magasines spécialités comme l'un des endroits les plus dangereux au monde où randonner. Probablement la raison pour laquelle moins de 2 000 personnes s'y aventurent chaque année.
Pour notre visite, nous nous sommes contentés de la partie nord du parc, la plus accessible. Arrivé en milieu d'après-midi, difficile de se lancer dans de grands projets. On se contente donc d'aller voir l'une des attractions principales du parc : Mesa Arch. L'un des avantages de ne pas trop se renseigner sur les parcs (même si ce n'est pas forcément une super idée au final), c'est de réellement découvrir des endroits comme celui-ci sur le moment. Et putain, qu'elle découverte ! L'arche naturelle est déjà magnifique en soit, mais ce qui se cache derrière laisse pantois. Jugez par vous-même :
Impossible de rêver meilleur endroit pour observer un lever de soleil, même s'il faut se lever à 4h30 du matin ! Bien évidemment, c'eut été trop beau si nous avions été les seuls à avoir eu cette idée. Bien évidemment, en arrivant sur les lieux (en avance), il y avait déjà une horde de photographes égoïstes (du moins, au moins le premier à s'être installé) qui, au lieu de vouloir observer le spectacle avec un peu de recul, se sont installés juste sous l'arche… Le but n'est pas de photographier le lever du soleil AVEC l'arche ?! Je n'étais pas le seul à être un peu amer, mais que faire, si ce n'est respecter les choix des premières personnes arrivées sur les lieux :( Cela ne nous a pas empêché de profiter pleinement du spectacle et de faire quelques belles photos.
Ce qui est cool en se levant à 4h30 du matin, c'est que cela donne presque l'impression d'avoir le temps de faire en une journée ce que l'on aurait normalement fait en deux ! Et ça donne l'opportunité de randonner avant qu'il fasse chaud, vraiment chaud !
En étant arrivés en milieu d'après-midi la veille et en repartant en début de matinée, on est probablement passé un peu vite sur ce parc, mais sans avoir pour autant l'impression d'avoir loupé quelques chose. J'aurais aimé visiter sa partie sud, « The Needles », mais il fallait pour cela sortir du parc pour y entrer de nouveau 160 kilomètres plus au sud.
Après avoir vu Mesa Arch, le nom de ce parc parle de lui-même : un parc avec tout plein d'arches rocheuses naturelles !
Tout d'abord monument national (1929), puis promu parc national en 1971 et élargi en 1998, Arches protège aujourd'hui une zone de 355 km² qui regroupe plus de 2 000 arches !
Le parc accueille chaque année toujours plus de visiteurs ; près d'1,5 millions en 2016.
Une bonne journée nous a suffi à parcourir une bonne partie du parc et a admirer une bonne vingtaine d'arches, parmi les plus populaires et les plus belles. Si certaines sont facilement accessibles, d’autres ne se dévoilent qu’au prix de plusieurs kilomètres de marche.
Écrivant ces lignes près d'un mois après ma visite, je pense que le parc national des Arches reste celui qui m'a le plus séduit aux États-Unis. Ses arches naturelles constituent de vraies merveilles de la nature. Merveilles en constante évolution puisque des arches se créent encore, alors que d'autres évoluent, voire disparaissent, sous l'effet de l'érosion notamment. Des blocs de plusieurs mètres se sont par exemple détachés à trois reprises de Landscape Arch depuis 1991, réduisant son épaisseur minimale à seulement 1,80 mètre. Arches National Park c'est également bien plus que des arches ; ce sont aussi des paysages magnifiques. Enfin, en voyant la file de voiture à l'entrée du parc à notre arrivée, je m'attendais au pire. Au final, celui-ci semble suffisamment vaste pour diluer le flot de visiteurs. Contrairement à d'autres parcs, je ne me suis ici jamais réellement senti submergé par une marée de touristes. Et c'est appréciable !
Avant de nous diriger vers le sud pour rejoindre l'Arizona, nous effectuons un détour par un autre lieu mémorable : la Valley of the Gods. Mémorable car, si cette route ne fait que 26 kilomètres, elle est n'est absolument pas goudronnée et offre quelques franchissements de cours d'eau asséchés (ou pas… pour l'un d'eux) qui se sont avérés limites pour un mini-van comme le mien ! Autant un 4x4 serait passé crème, autant le bas de caisse de Morrice a parfois mordu un peu la poussière (ou la roche, je n'ai pas vraiment eu envie de savoir sur le moment…). Et puis parce que ce n'était pas assez drôle comme ça, j'ai eu la bonne idée d'entrer dans l'inconnue le réservoir quasi-vide. Mini-van sur route de terre + franchissement de rivières + réservoir presque à sec + absolument aucune idée de si on va devoir faire demi-tour à un moment donné ou pas = route mémorable !
Je vais probablement en décevoir certains, mais je n'ai aucune photo des fameux franchissements. J'avais mieux à faire que de faire le mariole à me prendre en photos dans des situations délicates ! :D Ceci étant dit, cette route valait vraiment d'être conduite ! L'endroit est vraiment extraordinaire et nous étions quasiment seuls à nous y aventurer.
Au sortir de cette route, s'en trouve une autre : Moki Dugway, chemin de terre qui serpente à flanc de montagne pour atteindre un point de vue exceptionnel. Ça, c'est ce que j'ai découvert en y accédant. Mais au moment de m'engager dans cette ascension périlleuse (en réalité, ça se fait bien, même si mieux vaut éviter la crise de vertige au moment de la conduire), j'étais de plus en plus incertain quant à mes chances de rejoindre la prochaine station-essence. Mais, vous l'aurez compris, joueur, je n'ai pas voulu manquer cette attraction (et puis, sur la redescente, je ne devrais pas consommer tant que ça de toute manière, hein ?!). Au final, bien m’en a pris puisque l’endroit vaut vraiment, vraiment le détour et surtout parce que j’avais en fin de compte laaaaargement trop d’essence pour rejoindre la prochaine station-service ! Bon, je fais le malin mais dans l’histoire j’ai quand même dû me résoudre à esquiver deux autres points d’intérêts qui étaient pourtant bien proches : Muley Point et Goosenecks State Park. Je voulais jouer encore un peu, mais mon nouveau compagnon de voyage n’était pas vraiment du même avis :( Tant pis pour moi !
Que de beaux souvenirs sur cette première partie dans les grands parcs de l’ouest américain. Si j’ai parfois l’impression de ne plus me trouver aussi dépaysé qu’au début de mon voyage, il y a maintenant un an et demi, là, j’ai été plus que servi ! Entre formations géologiques toutes plus magnifiques les unes que les autres et paysages désertiques à couper le souffle, cette partie de l’Utah restera comme l’un des moments mémorable de ce road trip.
Je m'en souviendrais d'autant plus que c'est à Moab, entre deux parcs, que j'ai vécu la finale de la coupe du monde de football, entouré d'une poignée de français. Je n'avais jusqu'à présent guère vu que la demi-finale, du fait du décalage horaire notamment. Cette finale fut un moment assez particulier : si, pour le supporter de foot que je suis, voir son équipe nationale décrocher une deuxième étoile fut exceptionnel, la folie est presque aussi vite retombée, dès la porte du bar poussée. Ici, aux États-Unis, le football est loin d'être une préoccupation populaire ; j'étais bien loin de ce que vous avez dû vivre en France. Et j'avoue avoir vécu un peu le contrecoup de cette distance avec mon pays dans les jours qui ont suivi. L'impression de manquer quelque chose d'historique, l'envie de fêter cette événement avec mes amis, de vivre la folie qui a du s'emparer de la France. Mon accès internet très limité à ce moment-là n'a également pas aidé. Si ceux qui partent en vacances pour 2-3 semaines cherchent parfois à « décrocher », ce n'est absolument pas ma volonté. Internet reste pour moi mon lien privilégié avec la France. Il m'est important d'y avoir accès pour communiquer, pour m'informer, etc. Et au moment où je ressentais vraiment le besoin de vivre cet événement, même à distance, cela n'a pas été réellement possible. Mais qu'importe, ON L'A GAGNÉE PUTAIN !!
Avant même d’y être, la question de s’arrêter ou non sur ce site populaire, situé à la frontière avec l’Arizona, s’est posée. Je goûtais personnellement peu de devoir payer 20 USD juste pour y rester une heure et reproduire, comme des milliers d’autres touristes avant moi, le fameux fond d’écran Windows. Qui plus est, la visite se fait soit avec son propre véhicule (4x4 de préférence), soit via des tours organisés par les Navajos. J’aurais donc probablement dû payer encore d’avantage pour en profiter. Au final, au moment d’y être, la question a été assez vite réglée : un violent orage s’amorçait, nous avons décidé de passer notre chemin… Aucun regret puisque les paysages observés dans la Valley of the Gods sont relativement similaires, gratuits, et que nous y étions quasiment seuls au monde.
« Voyager est un triple plaisir : l'attente, l'éblouissement et le souvenir. »
– Ilka Chase