Le 31 décembre 1857, Ottawa fut choisie comme capitale de la province du Canada-Uni par la reine Victoria, dans le but de résoudre un conflit opposant Montréal, Toronto, Québec et Kingston, toutes souhaitant devenir capitale de la colonie. Ottawa fut finalement désignée capitale en raison de sa situation géographique, sur la frontière entre le Haut-Canada et le Bas-Canada (afin de ne favoriser ni les anglophones ni les francophones) et de la distance qui la séparait de la frontière avec les États-Unis, la protégeant d'une éventuelle attaque américaine.
La ville possédait également le terrain choisi pour la construction du siège du gouvernement, d'où la vue sur la rivière était impressionnante.
Ce choix, étonnant pour plusieurs fut considérablement critiqué, étant donné le caractère très rural et éloigné de la ville à l'époque.
Source : Wikipédia
J'avais déjà eu l'occasion de faire un premier passage à Ottawa en mars dernier, à l'occasion de la finale du Red Bull Crashed Ice (courses de descente en patins à glace). Mais en y étant resté qu'une poignée d'heures, qui plus est de nuit, dans un froid glacial, je n'avais pas eu la chance de réellement apprécier la ville. Néanmoins, cette première approche m'avait mis l'eau à la bouche et il me tardait d'y revenir.
Pour ce deuxième rendez-vous, je suis resté deux jours dans la ville capitale, tout juste le temps d'en faire le tour. Une visite d'Ottawa débute généralement par son bâtiment emblématique : le Parlement du Canada. Construit au milieu du XIXe siècle, il est composé de trois ensembles : l'Édifice du Centre, l'Édifice de l'Est et l'Édifice de l'Ouest (original !). Je vous conseille vivement de prendre part à l'une des visites guidées de l'Édifice du Centre, gratuites. Vous pourrez, entre autres, y contempler le siège du Sénat, la Chambre des communes ainsi que la Bibliothèque du Parlement, avec une conclusion sans égal en haut de Tour de la Paix. J'ai beaucoup apprécié cette visite, que j'ai trouvée très instructive. À noter que l'Édifice de l'Est est également visitable, toujours gratuitement.
Qui plus est, si vous avez la chance de vous rendre dans la ville capitale entre juillet et août, ne manquez pas le spectacle son et lumière offert chaque soir sur la colline du Parlement. Encore une fois, c'est gratuit ! Bien que manquant d'un peu d'autocritique et relatant parfois une Histoire du Canada un peu trop lice à mon goût (notamment vis à vis des peuples autochtones), j'ai énormément apprécié celui proposé cette année, à l'occasion des 150 ans du Canada.
Je poursuivi ma visite par le mémorial de guerre national du Canada, situé à deux pas du Parlement, où se trouve la Tombe du Soldat inconnu. Je souhaitais particulièrement y assister à la Relève de la garde.
Passage incontournable ensuite par les fameuses écluses du canal Rideau, situées au pied du Château Laurier, hôtel de luxe construit au tout début du XXe siècle. Celles-ci, au nombre de huit, sont encore manœuvrées à la main aujourd'hui. Il faut donc s'armer d'une interminable patience pour en effectuer la traversée !
Long de 202 kilomètres, le canal Rideau a été achevé en 1832 et continue d’être en activité aujourd'hui. Il est le plus vieux système de canaux toujours en activité en Amérique du Nord.
En hiver, la section du canal Rideau qui traverse la ville d’Ottawa devient la plus grande patinoire du monde. La section entretenue s’étend sur 7,8 kilomètres et possède une surface équivalente à 90 patinoires olympiques de hockey.
Source : Wikipédia
Juxtaposant le château Laurier, le paisible parc Major's Hill offre également une belle vue sur ces écluses, ainsi que sur le Parlement et sur la rivière des Outaouais. À deux pas se trouve enfin l'édifice Connaught, immeuble de bureaux qui ressemble d'avantage à un château. Il est d'ailleurs amusant de constater qu'en Amérique du Nord, nombreux sont les bâtiments imitant l'architecture des vieux châteaux européens, comme s'ils cherchaient à se départir de leur Histoire naissante.
Parmi les autres curiosités qui m'ont attirées lors de cette visite, je citerai, pêle-mêle, le sympathique quartier Marché By (où l'on retrouve un marché urbain), la basilique-cathédrale Notre-Dame et son intérieur magnifique, les chutes Rideau (malheureusement trop bétonnées), Rideau Hall, résidence officielle du Gouverneur du Canada, ainsi que la très belle Maison Laurier, demeure dans laquelle ont vécu deux des plus éminents Premiers ministres du Canada, aujourd'hui reconvertie en musée.
Face à Ottawa, sur la rive gauche de la rivière des Outaouais, se trouve Gatineau, quatrième ville la plus peuplée du Québec. Les deux agglomérations sont reliées par plusieurs ponts, parmi lesquelles le pont Alexandra, très bel ouvrage classé, achevé en 1901.
À Gatineau, je souhaitais surtout découvrir le Musée canadien de l'histoire. Avec 1,3 millions de visiteurs par an, il s'agit du musée canadien le plus fréquenté. Malheureusement, toujours dans mon souci d'économiser au maximum, je ne me suis pas laissé tenter par les 20 CAD de frais d'entrée. Peut-être était-ce une erreur.
À défaut de passer huit heures dans un musée, aussi intéressant soit-il, j'ai parcouru les allées du Parc Jacques-Cartier où était proposée une exposition horticole gratuite : MosaïCanada 150. Le site officiel titre « Préparez-vous à être éblouis ! », ou encore « Du bonheur en trois dimensions ! » ; ceci est très loin d'être exagéré. Quel spectacle !
MosaïCanada 150 est une spectaculaire fête horticole qui célèbre l'art de la mosaïculture et rend hommage à 150 ans d'histoire du Canada.
10 provinces, 3 territoires du Canada ainsi que les Premières Nations du Québec et du Labrador s’unissent pour vous présenter 33 œuvres magistrales réparties en cinq secteurs historiques. L'amitié horticole qui unit le Canada avec les villes de Shanghai et de Beijing a aussi donné naissance à des œuvres colorées qui ravissent l’œil.
Quelle magnifique découverte que cette exposition ! Malheureusement, je ne pense pas qu'elle sera reconduite dans les années à venir. Il est donc trop tard pour espérer l'admirer.
Durant ces deux jours passés à sillonner la capitale du Canada, j'ai pu découvrir une agréable ville, dont la visite se fait finalement assez rapidement, mais qui a néanmoins de nombreuses ressources à offrir. Bien plus qu’une cité administrative et politique donc. Avant de m'y rendre, on m'avait assuré qu'une journée suffisait à en faire le tour. Je me suis rendu compte qu'il faut tout de même un peu plus de temps pour vraiment palper l'essence de cette ville. Je pense qu'une journée supplémentaire de visite (donc trois jours au total) n'aurait pas été superflue, notamment pour parcourir l'immense parc de la Gatineau, mais également pour arpenter l'université ou encore les abords du canal Rideau.
« Aimez le monde en moi plus que moi dans le monde. »
– Marina Tsvetaeva