De Boulogne sur Mer à Saint Omer

Partis sous la brume, mouillés sans tarder sous la bruine, nous pédalons dans les " Hauts de France  " , ces coins oubliés, entre monts et vallées, dont on ne parle pas, ancrés dans leur bocage, cachés derrière les franges de maïs. Une part de France qui joue à l'endormie afin de rester paisible, loin des villes, des grands magasins. Aucun risque qu'un " Mac Do " vienne s'installer dans les parages , ils savent trop qu'ils ne détrôneront jamais la séculaire marmite en fonte qui mijote au quotidien, dans chaque foyer, tant de délicieux ragouts odorants, de soupes paysannes, et ce gratin de riz au lait saupoudré de cannelle qui colle un peu aux dents mais qui, dés la première cuillerée vous transporte sur une île de vahinées . Faut dire, Monsieur que chez ces gens là, on connait son voisin, on surveille même sa maison lorsqu'il s'absente, on reste solidaires. Et puis, on prie, Monsieur, pour la pluie et le beau temps et le dimanche on prend l'automobile pour se rendre à la cathédrale de Saint-Omer, la plus importante, la plus belle des Grandes Gothiques du moyen âge, la seule qui leur soit restée; On y brûle un cierge, Monsieur pour toute la famille, on demande une requête au pied de la statue de Notre Dame des Miracles et l'on s'en retourne chez soi avec l'idée d'une journée bien remplie. 

Une crevaison à la roue arrière de Pégase nous a pris du temps, sous la pluie, mais nous avons gardé une jolie maitrise de soi accompagnée de notes plutôt souriantes; C'est évident, nous nous améliorons.