Une journée à Durrës

Johnny a chanté" Retiens la nuit pour nous deux elle me parait si belle!" Pour nous, ce sera: " Oublions ce cauchemar!" Ô mon Dieu!!!  Nous sommes dans notre cabine, sans hublot. Dés la sortie du port vers 22h30, un léger tangage commence à me mettre l'angoisse. C'est normal ma chérie , ne t'inquiète pas! Nous mangeons un bon sandwich préparé le matin, un yaourt, une tisane en thermo. Un brin de toilette et José en gentleman me propose de dormir sur la couchette du haut car l'échelle s'avère moins pratique pour les pipis de nuit; J'accepte. Ô ciel, plutôt, Ô mer!!, le bateau monte et descend vertigineusement . Je suffoque, je suis en train de préparer une crise de spasmophilie . J'implore, j'inspire trop vite, je m'étouffe dans cette boite à sardines, moi qui suis claustrophobe . Je parviens en titubant à extraire ma lavande que je respire, un peu sur le plexus et les poignets, Je mets sous la langue 10 granules de staphygria contre les angoisses. José me voit tellement mal qu'il propose de me rejoindre dans le lit. Nous voilà comme deux méduses , collées . Je serre le coeur pendu à mon cou, offert par ma fille Sophie et je touche en même temps le bracelet protecteur de Laurent et Steph. Et je commence à prier à haute voix, ma litanie s'éternise , j'implore une protection, José semble s'être assoupi, je l'envie. D'un coup, je me suis mise à parler à la mer déchaînée : "tout doux, ma belle, Tran. quille  berce nous Dou ce ment, je répétais cela inlassablement  tant est si bien que c'est moi qui me suis apaisée . J'ai même revécu un souvenir merveilleux avec trois de nos petits enfants. Nous étions à Tarragone sur les rochers, il était 22h et je leur préconise d'écouter la musique que fait la mer puis, je propose qu'ils lui adressent un message oral. Lilou se lève: "Bonsoir mer, merci car demain nous nous régalerons à nager! " Sacha à son tour la remercie. Aaron, 5ans se dresse, ouvre les bras et clame haut et fort: "Oh mer!! merci d'être sur l'eau!!" Une pépite. J'aimerais bien une terre bien ferme, moi!! Au petit matin, lorsqu'ils ont tapé pour récupérer les clés , j'étais un zombie. Nous quittons le bateau au milieu d'énormes camions qui nous klaxonnent pour un adieu; José me fait remarquer les panneaux: Nous ne comprenons rien, son GPS non plus.  Nous demandons l'adresse de l'hôtel à plusieurs reprises bref pour faire court, nous tournons en rond il est midi passé. Feeling, José interpelle un homme et sa femme, avec mon mauvais anglais, il parvient à téléphoner à l'hôtelier puis nous dit: " attendez ici nous allons chercher notre voiture, nous vous y amenons" Mon Dieu!! Deux anges gardiens!! Je pédale comme une dingue derrière José qui les talonne de près. Nous voilà devant L!hôtel après une course folle, une complication se présente : il n'y a aucun garage prévu pour nos vélos . Un homme s'approche: Avez-vous besoin d'aide? Oh vous êtes le bienvenu!! Il s'occupera de tout, nous finirons tous ensemble à partager un moment magique autour d'un verre, ils préféreront un café. Sam a appris le français tout seul en voyageant, il habite Valence mais n'arrive plus à sortir de l'Albanie parce qu'il a dépassé la date de son visa. Ce soir nous  nous revoyons à 19 h pour un apéro dinatoire. Aux moments des adieux avec le couple, elle et moi nous sommes fortement serrées et elle m' a soufflé à l'oreille: " je t'aime!"Un pays qui souffre de la mauvaise presse qui leur est faite, pour le moment nous découvrons des gens fabuleux, heureux de nous aider, les rires fusent de tous côtés, sans aucun doute un pays d'accueil et de gentillesse. Un beau patrimoine humain. Nous sommes heureux que le voyage nous ait conduits jusqu'ici.