Deuxième jour à Cracovie ( Visite de la Mine de sel de Wieliczka.)

Joyeux anniversaire à ma soeur Cathy  que j'aime tendrement 

Samedi 1er juin : pas de nouvelles pour cause de déménagement dans Cracovie : Nous étions  confortablement assis à la terrasse d'un café sur la belle place cracovienne où "sabotinent"  les luisants chevaux, parés de leurs plus beaux harnais, nous sommes détendus, il fait une journée printanière , nous venons de nous déclarer que définitivement , Cracovie est une ville où il fait bon vivre, LORSQUE: " allo, oui?" José me passe le téléphone , c'est en anglais. Nous devons rendre la clé de l'appart, d'autres personnes arrivent pour 15h, il est midi tapantes. José piaffe que c'est impossible , on a payé trois nuits mais de l'autre côté la voix devient sévère : " quickly"  Je sens l'urgence et nous voilà sprintant tout en cogitant: " où allez? d'autant qu'à 16H un bus vient nous prendre à cette adresse pour une visite des mines de sel. Hyper essoufflés nous plions bagages en un temps record. Après vérification : nous avons bien payé 3 nuits mais nous nous sommes trompés dans les dates. Nous aurions dû arriver mercredi où nous sommes restés un jour de plus à Auswichtz. Décidément , ça nous aura bien perturbés! José demande alors à booking de nous trouver un autre logement qui se trouve désormais à l'opposé . Je vous évite la course avec Pégase et Gabriel, chargés comme des mulets qui vont se retrouver dans une lingerie au milieu des serviettes et des torchons. Nous avons juste le temps de prendre un taxi pour le rdv à la mine, nous avions tous les deux la mine de circonstance . Après la visite de ce site à touristes transformé en palais sans authenticité, nous sommes rentrés à 9h du soir, un bout de fromage et au dodo. Le voyage comporte aussi ces aléas . 

Ce dimanche, au petit matin, le chant des oiseaux sous le soleil nous a recoiffé le moral, nous roulons en pleine campagne, j'ai embrassé le Printemps , ce 2 juin , en Pologne. j'en profite pour vous embrasser tendrement. 

Il y a bien longtemps, à une époque où l'histoire se confond avec la légende, le prince de Cracovie, Boleslas, demanda la main de la belle Kinga à son père Bela IV, souverain de Hongrie. Peu après, se penchant au-dessus du puits de la mine de sel de Marnarosz qui faisait la prospérité du royaume hongrois et que lui avait donnée son père, Kinga y fit tomber sa bague de fiançailles.

En route pour le mariage, elle fit arrêter le cortège à une dizaine de kilomètres de Cracovie, à Wieliczka, et demanda qu'on y creuse un trou. Ses serviteurs se mirent à l'oeuvre et dégagèrent un bloc de sel gemme dans lequel, miracle, brillait la bague. Ils creusèrent alors avec ardeur et plus ils creusaient plus ils récoltaient de sel. C'était au XIIIesiècle et jusqu'en 1996, sans interruption, des générations de mineurs ont travaillé la roche, faite de 85 % de sel légué par l'océan qui occupait les lieux il y a treize millions d'années, avant la surrection des Carpates.

En sept siècles, ils ont extrait 7,5 millions de mètres cubes de sel, principal moyen pour conserver la nourriture. Au XIVe siècle, cet or blanc dont "une tonne suffisait à acheter un village" insiste Marek Ezyzowski, guide à la mine, représentait le tiers des revenus de l'Etat. Grâce à lui, ont été construits châteaux, églises, couvents et maisons de la bourgeoisie cracovienne.

Au fil des siècles, 300 km de galeries ont été aménagés sur neuf niveaux (de - 64 à - 327 m), 2 040 chambres et chapelles ont été creusées et ornées, pour certaines, de statues sculptées dans la roche, de différentes nuances où domine le gris et qui la font ressembler au granit sans en avoir la dureté. Wieliczka, aujourd'hui propriété de l'Etat, tire profit du tourisme, surtout depuis son inscription en 1978 sur la première liste du Patrimoine mondial de l'Unesco. Chaque année, un million de visiteurs parcourent en trois heures, avec un guide, les 2,2 km de galeries ouvertes au public sur trois niveaux (de - 64 à - 135 m), ponctuées de 23 chambres ou chapelles.

La visite commence par le puits Danilowicz. Il faut descendre 378 marches (les moins courageux peuvent utiliser un ascenseur) avant de partir à la découverte des plus belles chapelles et chambres de la mine ainsi que de deux petits lacs de saumure qui, avec 334 grammes de sel par litre, feraient passer les eaux de la mer Morte pour claires et limpides.

Certaines chambres rendent hommage à un personnage historique - Casimir le Grand, Copernic... Dans d'autres, on a reconstitué des scènes de la mythologie locale comme la découverte de la bague de Kinga. Deux d'entre elles, très hautes, font penser aux architectures fabuleuses du Piranèse avec des charpentes de bois entremêlées d'où on s'attend à voir surgir un dragon, antique gardien de ce trésor. C'est le cas de la chambre Michalowice, taillée dans un bloc de sel vertical de 35 m.

Les plus étonnantes de ces réalisations sont à venir avec les chapelles. Les mineurs, très croyants, qui se saluaient d'un "Dieu te garde", même sous le régime communiste, y assistaient à la messe avant de travailler. La plus ancienne, consacrée à saint Antoine, protecteur des mineurs de fond, a vu son premier office célébré en 1698.

La pépite de Wieliczka est incontestablement la chapelle Kinga, la "Sixtine" de sel, longue de 54 m et haute de 10 à 12 m. Tout y est sculpté, ciselé dans le sel : l'autel, le fauteuil papal, la chaire, les statues et même un crucifix. Des épisodes du Nouveau Testament courent sur les bas-reliefs ceinturant la salle. Du sol au plafond tout est en chlorure de sodium, du carrelage au cristal des grands lustres. Ces oeuvres sont essentiellement dues à trois mineurs sculpteurs, Josef et Tomasz Markowski et Antoni Wyrodek. Des offices y sont régulièrement célébrés, notamment la messe de minuit. D'autres équipements complètent cette cité souterraine : un restaurant, une salle pouvant accueillir mille personnes pour des bals, conférences, concerts, banquets...

A 135 m de profondeur, on croise des curistes venus là soigner asthme, affections respiratoires et certaines allergies. Il est même possible de dormir sur place dans des petits box. La visite de Wieliczka peut être complétée par celle de Bochnia qui lui dispute le titre de plus vieille mine de Pologne.