Levés tôt à Levanto, ça va de soi, nous partons en direction de la Spezia. Dès le départ nous grimpons un col avec une pente de 10 % de moyenne, à tel point qu'au bout de 36 km la première batterie est vidée. ( bienheureux d'en avoir pris deux) Le ciel nuageux ne nous offre pas un seul rayon de soleil ce qui rafraîchit la température. Nous sommes entourés de collines où, de ci de là, quelques touches d'aquarelles éclairent les versants. Je me demande comment font ces habitants pour se ravitailler. Peut-être connaissent t'ils, eux, le secret de la sérénité : haut perchés, éloignés de la cité, avec pour amie Dame nature. J'ai froid, mon vélo c'est ma maison, je m'y suis installé un radiateur 100 % écolo : la visière de mon casque baissée sur le nez, je remonte mes deux cache-nez par dessus, je souffle doucement par la bouche et la chaleur de mon corps se répand jusqu'au bout de mes doigts de pieds gelés. J'active alors mes gambettes, vive ma maisonnette!!! Nous sommes bien sur ces petites routes isolées, y'a de sacrés trous qu'il nous faut éviter mais personne pour nous doubler. Seul, le berger vit en contre-bas avec ses chèvres, je lui aurais bien acheter un fromage mais redescendre pour remonter, cela est assez. Hier la Wifi ne passait pas, aussi nous n'avons pu vous envoyer notre récit du jour et nos belles photos, et du coup nous n'avons rien réservé pour le lendemain. Comme la providence nous va bien ! Trois kms après Arcola en pleine campagne un panneau B&B nous arrête. Nous avançons suer le chemin qui traverse un verger, au bout, un charmant couple nous disent que c'est fermé mais qu'exceptionnellement ils peuvent nous arranger une chambre. Le temps de soigner nos deux merveilleux bolides, tout ce qui tourne est graissé, puis de les décharger et nous voila dans une chambre campagnarde, avec un gros édredon et en plus ça sent bon. Une joie immense me réchauffe immédiatement. José espère qu'une chose : que le wifi passe et c'est pas gagné. Je tiens à vous dire, mes chères amies, combien il est fantastique de n'avoir pour garde robe que deux tenues : une jour, une soir. Pas de temps perdu, une liberté extraordinaire et un lâcher prise complet.
Aujourd'hui à la place du pont d'Arcola où Bonaparte s'illustra, un rond point a pris place, Une autre bataille, celle des Klaxons et des tuyaux d'échappements. L'histoire glorieuse de l'Empereur a pris un coup dans l'aile.
IMPRESSIONNANTS !! Que ce soit pour vos efforts et votre moral pour faire fi des aléas qui se présentent. Mais aussi pour la qualité de vos photos et de vos textes qui racontent des morceaux de votre aventure. Cela devient le rendez-vous quotidien après la journée de travail pour savoir où vous en êtes, ce que la journée vous a proposé de découverte, de rencontre. Merci encore pour tout cela et belle continuation
"Ceux qui partent, lorsqu'ils reviennent, sont nimbés d'une poussière invisible : la poussière qui recouvre le voyageur. Il ne faut pas s'ébrouer car cette poussière est comme un pollen.
Ceux qui partent et reviennent et s'ébrouent sont des abeilles dangereuses. Leur piqûre donne à ceux qui restent la piqûre du départ. Qui sait qui reviendra?"
Jean Barbe, romancier québécois
Extrait de "les soupers de fête"
Lu hier en pensant à vous.
Ciao !
René