Pire nuit depuis le début du trip : nous avons froid, bar en dessous blindé de bourrés, ça gueule toute la nuit en allemand, australien, français et j'en passe. Rien que la fermeture de la devanture du bar a de quoi réveiller le quartier. On a parié sur le mauvais cheval.
J'ai regretté toute la nuit d'avoir laissé le scooter garé en bas sans avoir le courage de me lever pour le bouger. À nôtre réveil, je descends voir son état (et au passage me re-cogne la tête dans le plafond trop bas) : un sale merdeux l'a fait tomber, cassant quelques pièces sur la gauche et a réussi à déchirer le siège. À cet instant, plus que la colère j'ai terriblement honte de mes semblables dans un pays si accueillant et honnête (malgré quelques écarts chez les tuctucs). Eric à Ban Phe avait raison en ce qui concerne le vol et l'état d'esprit : « il ne se méfie que des touristes ».
8h nous retournons en urgence chez le loueur de scooter, on s'attend à une facture très salée comme à Koh Tao. Finalement le loueur est adorable et comprend bien la situation, il a lui aussi entendu toute la nuit le grabuge. Il ne nous facture que 300 bahts de dégâts et nous laisse même l'utiliser pour la journée comme ce qui était prévu à l'origine : gentil thailandais 1 – touriste bourré casseur 0.
Nous voici donc en route pour le White Temple, c'est un joli temple, très conceptuel et blanc. On y décerne aussi sur la fresque de la salle de prière un ensemble de personnages pop-culture (de spider-man à pikachu). Temple à voir.
Ensuite on reprend la « super highway » dans l'autre sens, direction la Black House. 80 Bahts l'entrée mais déjà cher payé. Les maisons en bois noir sont belles, un style à part, mais on en fait vite le tour.
Le ciel est encore gris aujourd'hui dans cette « ville-magasins » aux beaux arrêts de bus et concepts étranges (on peut y trouver des Schnitzels ou des crêpes françaises), à part le hotpot d'hier c'est pas trop notre cam.
Nous rendons le scoot et allons vers la gare. On se fait masser les pieds avant de prendre le bus : ça douille ! Encore stupéfait de la force qu'ont ces petits bouts de masseuses. Après les pieds elles s'occupent de notre dos et de la tête : elles nous tordent comme deux chewing-gums, bref elles nous THAÏ en pièces ;)...
Mission passage de frontière : on prend le bus (65 bahts) direction Chiang Khong, ville à 5kms du pont de l'amitié (frontière Thaïlande-Laos). 2h30 de trajet : portes ouvertes, paysage bananier et mix de senteurs enchanteuses – grillades, feu de bois, fruits, engrais… Normalement le bus s'arrête à Chiang Khong nous laissant à la merci des tuctucs pour rejoindre le poste frontière mais il accepte quand même contre 50 bahts supplémentaires de faire les quelques kilomètres restant.
Nous avions hésités à y aller en début de matinée (ce qui se fait habituellement) ou de prendre le risque de la passer de nuit. 18h nous arrivons, de nuit donc, et ne regrettons pas ce choix : nous sommes au total que 10 (dont 8 thaï) à passer . Du coup ça se passe très rapidement et sans encombre : hop on passe le premier poste sortie de Thaïlande (penser à toujours bien garder son petit papier « departure » distribué à l'arrivée dans le territoire), hop on reprend un bus (40 Bahts / pers) pour 10min de traversée du pont de l'amitié, hop création de notre Visa d'entrée (à acheter impérativement en dollars Americains que nous avions changé à la banque KTB à droite de la sortie de la gare de Chiang Rai). C'était marrant d'ailleurs les douaniers qui faisaient notre Visa, étaient grave en train de picoler et dinaient. Ambiance conviviale plus qu'administrative, ça change. Hop on valide le Visa avec tampon d'entrée : Welcome to Laos !
Ensuite tuctuc depuis la frontière vers Houay Xai pour notre première nuit laotienne avant de prendre le bateau demain matin pour Luangprabang. Nous payons le tuctuc moitié en bahts (100), moitié en Kip Laotiens (25000 Lak). Nous avions retiré 1 million 500 000 Kip (= 150€) tout à l'heure !!
On arrive, on trouve un hôtel, on mange épicé et nous endormons millionnaires...