Très bien dormi, petit dej pancake au miel puis on enfile nos casques. C'est parti pour 3 jours de trip avec notre guide Opie (le copain d'Héloise rencontrée hier), nos 2 chauffeurs, et 3 allemandes dont Lena & Lana ayant choisi par courage de conduire elles-mêmes leur scooter !
Le casque de Claire ne tient pas sur sa tête mais on trouve la solution en rajoutant son bandeau sous le casque, ouf. Mon chauffeur est très sympa. Le plan est d'effectuer en 3 jours le tour du « loop » jusqu'à Dong Van, un trajet dans plusieurs villes & villages à l'extrême nord du Vietnam à la limite de la frontière chinoise.
Dur de résumer la 1ère journée tant elle est belle, de très très loin nos plus beaux paysages admirés jusque là. Déjà nous avons beaucoup de chance sur le temps, le soleil sec réchauffe lorsque la brise de la montagne nous rafraîchit, nous sommes si bien, armés de nos doudounes Uniqlo.
On monte d'abord jusqu'au premier sommet, la « Heaven's gate », c'est déjà étourdissant ! Sur le chemin, c'est un défilé visuel & olfactif. On croise des bambous larges comme des chênes, des feuillages d'un rouge écarlate et des forêts de pins à perte de vue. Le tout, en flanc de montagnes, le précipice vertigineux à 15cm de nous…
Parfois aussi la senteur de l'herbe fraîche ou du feu de forêt (ils brûlent certaines terres pour refaire pousser), ou de grillades ou simplement d'air pur, tellement bien. Nous ne regrettons pas une minute d'avoir pris des chauffeurs car nous n'aurions jamais pu conduire nous-mêmes sur certaines parties de routes graveleuses & abruptes. Le fait d'être passager permet aussi de se laisser bercer par le paysage changeant. Chaque nouveau virage étant toujours plus beau que le précédent, l'occasion d'admirer la palette de couleurs de la région tout en saturant de photos la carte mémoire du téléphone... !
Nous assistons aussi à plusieurs cascades (happy end heureusement) de nos amies allemandes : la première fut digne d'un film d'action hollywoodien, un début de dérapage en bord de ravin en plein virage, rattrapé in extremis avant le grand saut (invention du « german jump »). J'ai assisté à cela de derrière, Claire de devant, dans le rétro, tout s'est passé en quelques secondes mais on a l'impression d'avoir vu au ralenti cette – presque – catastrophe. La seconde cascade fut une heure plus tard avec une belle chute en pleine montée lors d'un changement de vitesse (les scooters sont semi-automatiques), plus de peur que de mal même si ça leur a valu un bras et genou bien écorchés. Nous nous en voulons avec Claire d'avoir – encore – laissé notre trousse à pharmacie dans notre gros sac à l'hôtel, très utile…
Après ces cascades et quelques chèvres croisées sur le chemin, on s'arrête dans un petit village perdu au creux des montagnes pour déjeuner chez une petite famille souriante. Très bon & café bien corsé.
Après-midi visite d'une coopérative de chanvre tissé. C'est marrant car la fondatrice est une petite dame – presque mamie - toute mignonne qui a reçu plein de prix et a été citée dans des articles de prestigieux journaux du monde entier. On achète une mini poche où mettre mon mini portable. On reprend la route dans les montagnes, on croise des mamies portant 20x leur poids sur le dos et des petits enfants vêtus comme des adultes, faucille à la main, prêts à porter main forte à la ferme.
Les autres enfants sont tous très mignons nous faisant d'immenses sourires et de grands coucous de loin ou des « hello goodbye » au passage du scooter, certains viennent nous taper dans les mains, « check man ! ».
On croise aussi des épouvantails dans les rizières.
Après plusieurs heures de routes sublimes, le soleil rasant les rizières ou plantations de maïs, on arrive au homestay pour la nuit. Une auberge perdue dans les rizières, trois petits chiots viennent jouer & me mordre « avec affection » la doudoune. Un étage plus haut, nous nous attablons pour siroter une ou plusieurs bières bien méritées. On y recroise Boris & Suzanna et sympathisons avec de nouveaux compères belges très sympa. On doit être une bonne quinzaine au total, guides compris, à partager le lieu pour la nuit.
Family dinner avec les propriétaires où ils nous remplissent des shots de « happy water », leur eau de vie faite maison. J'avais au début l'impression d'être dans les bronzés font du ski, dans la scène de dégustation d'alcool au serpent, mais ça passe finalement très bien. Je trouve ça plus proche du saké que du tord-boyaux. Repas très bon & très copieux et bien bien arrosé d'happy water.
Soirée cool à sympathiser tous ensemble, certains guident branchent un gros micro connecté au portable – le « golden micro » hyper kitsch mais ça en jette sec – pour un karaoké improvisé. Vraiment une bonne journée ! On s'endort en repensant à l'immensité des paysages admirés aujourd'hui, « hello goodbye ».
