Réveil qui pique à 4h20, il fait encore bien nuit. On prend discretos nos sacs et nous qui pensions nous éclipser tranquilou, nous voilà en fait bloqués devant la haute porte bien fermée du camping, shit. On se sent mal de le faire mais pas le choix, on va devoir réveiller le proprio, le pauvre (dormant aussi en tente et se levant normalement 2h plus tard…). On se pose devant sa tente, hésitons un moment mais finissons par souffler quelques « Señor ? Señoooor ? » dont un plus fort « SEÑOR ! » qui le réveille. Le proprio sympa se lève vite et nous ouvre, muchas muchas gracias !
On marche jusqu'à l'avenue où passent les mini vans / collectivos pour nous emmener à Thumbes où nous devons choper notre bus CIFA de 8h. Par grande chance, un collectivo passe juste au moment où on arrive sur l'avenue, c'est le même chauffeur qu'hier, il commence à nous connaître lol ! Nous sommes les premiers dans le van, il est 5h05 et ce dernier va ratisser l'avenue une bonne dizaine de fois jusqu'à 5h45 jusqu'à remplir le mini van complètement, on est plus si larges que ça niveau timing.
On comate un peu dans le mini van et arrivons vers 7h20 au terminal de bus CIFA (le même qu'hier). On arrive devant le gars du comptoir avec une certaine appréhension mais malgré tout sûrs de pouvoir échanger notre ticket-voucher d'agence pour prendre le bus de 8h (elle ne nous aurait quand même pas baisés une 2ème fois et devant les policiers… ?!). Au moment où on présente le ticket, le gars nous regarde, le prend et nous demande l'argent. WHAAT !! On a bien sûr plus une sole sur nous et Claire explose : pas DEUX FOIS la même situation ! À croire qu'on ne passera jamais cette putain de frontière !! Le gars nous explique que cette agence ne les paie jamais ensuite et qu'elle leur doit beaucoup d'argent, il refuse donc de nous laisser monter dans le bus (impossible de payer le chauffeur s'ils ne sont pas remboursés derrière). On craque un peu car c'est ultra frustrant se faire avoir comme ça, d'autant que c'est normalement déjà stressant de base de passer une frontière, quel dommage de finir le Pérou comme ça ! Avec la fatigue d'un lever à 4h du mat', ça commence à faire beaucoup. On se sent un peu pris en otage là.
Après quelques pleurs & coups de fil, le gars du comptoir exige qu'un gars de l'agence de Mancora vienne lui filer la thune et nous propose le bus de 10h, mieux que rien mais on bout intérieurement. On voulait quand même appeler la police touristique d'hier mais pas de wifi et après une longue & fastidieuse quête du numéro de téléphone, on s'apercevra que celui indiqué sur leur site est faux lol. Du coup cette agence d'escrocs ne sera jamais punie. Un couple de Vénézuéliens est là pour un peu nous réconforter et un autre couple très gentil avait proposé son portable. Tous très gentils donc, sauf les enculés de l'agence de Mancora ainsi que le petit vendeur de gâteaux parti sans nous rendre notre monnaie tout à l'heure, merci la journée poisse !
La petite dame du comptoir d'hier arrive vers 9h et nous fait nos tickets jusqu'à Cuenca en avançant l'argent. On espère que l'agence la remboursera. Nos tickets sont au nom d’Amaury « Taparra » et Claire « Drisset » mais on n’est plus à ça près aujourd'hui. Vers 10h – ENFIN – on monte dans le bus CIFA. Une petite heure de route puis passage frontière, hop tampon de sortie du Pérou, hop tampon d'entrée en Equateur (après que le gars ait – comme d’hab’ – buggé sur ma photo de passeport pas du tout ressemblante). Tout ça en moins de 5 minutes, les comptoirs entrée & sortie étant côtes à côtes, malin ! Et nous voilà en Equateur pour notre 200ème jour de voyage avec ce très beau tampon marron. Ecuador, j'adore !