J.248 (02.09) : paresseux haut perché & tarentules nocturnes.

FORÊT AMAZONIENNE

Nuit pas ouf en hamac qui pue et qui craque au moindre de mes mouvements. Réveil vers 5h30 malgré nous à cause de putain de coqs qui chantent, ça nous rappelle le Laos. Instant mignon quand le petit singe saute sur ma moustiquaire à 10 cm de mon visage pour jouer au trampoline. Le mini village semble encore endormi à cette heure. 

Bon petit-dej même si on commence vraiment à saturer de leurs œufs ici, cependant l'arepa cuisinée par Nixon est bonne. On saupoudre sur nos œufs des étranges miettes/céréales de maïs, apparemment très appréciées au Brésil. Vers 9h30, on prend la pirogue qui nous débarque ensuite en lisière de la jungle, au beau milieu de nulle part, pour une balade à la recherche de paresseux. Cette première rencontre (de jour) avec la forêt amazonienne juste tous les 3 avec le guide a quelque chose de grisant. Des herbes hautes jusqu'à nos têtes, des bruits étranges, étonnants & souvent nouveaux à nos oreilles. Lorsque l'on pénètre la jungle, on est tout de suite frappés par l'imposante stature d'arbres centenaires qui nous semblent totalement démesurés par rapport à ceux que l'on connaît en France. Clairement, on se sent comme un invité tout petit ici. Notre guide Nixon connaît par cœur cette jungle appelée « selva », il tranche les lianes à la machette pour nous frayer un chemin, on se croirait dans un documentaire Arte. Au hasard d'un chemin, il s'arrête net, coupe une imposante branche et nous indique que cette dernière est gorgée d'eau, il en fait couler et nous faire boire, ça a un drôle de goût d'herbe mais c'est bien potable ! 

Une heure déjà que nous marchons, cela nous en paraissaient le triple à cause de l'étouffante chaleur humide, on se fatigue vite dans la jungle, sans même parler de la transpiration. Toujours pas de paresseux à l'horizon, le guide à la vue bionique commençait à désespérer mais il finit par en repéré un très haut perché dans un arbre à peut-être 20/30 mètres du sol. Nous, ça nous semble plutôt être une boule de poils difforme vu de loin et ça nous rappelle encore une fois d'investir dans une paire de jumelles pour notre prochain voyage ! Nous pourrons quand même dire en avoir vu un et surtout cette première expérience au milieu de ces bruits & odeurs inconnus était incroyable. 

Retour au village vers 11h30, 2 colombiens devaient nous rejoindre, nous découvrons en fait 5 personnes de plus au total avec une chinoise venue avec son traducteur lui-même venu avec sa copine, cimer le groupe de « maximum 5 » venté par l'agence. Nous découvrons aussi au passage qu'on a payé bien plus cher qu'eux, nous irons demander remboursement à notre retour. On se console en se disant qu'on a eu beaucoup de chance de n'être que tous les 2 hier et ce matin ! Bon dej puis go tous ensemble sur une petite plage. Le fond de l'eau est très vaseux mais ça fait drôle de se baigner dans l'Amazone, en espérant qu'un piranha ne vienne pas nous croquer les fesses ! 

Vers 18h30, la nuit est tombée, on nous emmène pour une marche nocturne autant excitante qu'effrayante dans la jungle. Équipés de nos lampes frontales, on avance en rang d'oignons en suivant scrupuleusement les pas du guide qui s'arrête régulièrement pour nous montrer d'étranges bêtes dont les yeux brillent au contact de nos lumières. Les bruits incongrus prennent ici une toute autre dimension dans la nuit, ils résonnent dans le silence. On avance pas à pas, parfois le guide nous fait éteindre toutes nos lumières pour nous concentrer sur les bruits flippants de la jungle. 

Au bout d'une courte marche pendant laquelle nous avons déjà bien perdu nos repères, on tombe sur une grosse tarentule, objet de notre quête nocturne du jour. Horrible et épatant de voir cette bête se balader, le guide la prend délicatement et nous la pose sur nous. C'était fou de la voir se balader sur notre bras, de sentir ses longues pattes velues s'agripper à la peau, beurk mais quelle expérience ! Sur le chemin du retour, d'énormes éclairs tranchent au loin avec l'obscurité de la nuit et nous font frissonner d'effroi : pourvu qu'ils restent loin…

Nuit meilleure, j'ai demandé à changer de hamac. Encore d'étranges bruits autour de nous, brrr…