J.253 (07.09) : surprenant ballet de la jungle, tempête & changement de plan.

MANAUS

Matinée glandouille. La belle coupole du théâtre est encore plus belle sous un grand ciel bleu, on veut le visiter mais la visite en anglais (sinon portugais…) n'est qu'à 12h45. L'occasion de nous poser en attendant à la splendide cafétéria du théâtre, on se prend quelques délicieux feuilletés qui nous rappellent les saveurs de France. 

Visite super intéressante dans le majestueux théâtre, nous sommes 5 en plus du guide et l'on apprend par l'une des personnes du groupe qu'il y a une représentation de ballet gratuite & ouverte à tous ce soir à l'occasion de leur jour de fête nationale, on est deux gros chanceux mais pas sûrs d'y aller car nous avons notre votre pour Belem ce soir à 23h30. 

Ensuite, on part en quête d'un bureau de change mais tout est encore fermé en fait à cause de la fête nationale. On se prend au passage un jus/glace un peu étrange aux baies d'açai, c'est leur truc ici (le goût est à mi chemin entre le jus de chaussettes et la cerise noire). 

Retour hôtel, glandouille. L'auberge organise un gros bbq, on nous autorise last minute à y participer, caïpirinha (notre 1ère au Brésil) offerte en prime, un délice ! On se motive aussi last minute, sans vraiment y croire, à passer au théâtre 10 min avant le début du ballet gratuit en se disant que ce sera sûrement déjà blindé de monde. On passe les contrôles en suivant un brésilien qui a l'air de connaître le lieu comme sa poche, on passe devant plein de portes à l'étage, on en ouvre une au hasard et nous retrouvons dans l'une des 2 meilleures loges les mieux placées en face de la scène & à côté de la loge présidentielle, totalement vide ! On s'y installe sans vraiment en revenir d'avoir eu autant de chance, la motivation d'avoir quitté notre bbq « all you can eat » pour un brin de poésie a payé ! Ça nous rappelle quand ma tante Colette nous avait offert les meilleures places à l'Opéra Garnier l'année dernière. On n'aurait pas parié sur ce déroulement de soirée quelques heures plus tôt et on en est bien contents. Plusieurs ballets (ambiance Amazonie dans un style moderne) s'enchaînent ponctués d'entractes, ça nous a bien plongé dans une ambiance jungle et c'était vraiment extra ! 

L'heure tourne et nous avons un vol ce soir, au moment de vouloir s'éclipser discrètement à la 2ème entracte, on descend et entendons un grand brouhaha dans le hall de l'accueil et on s'aperçoit que toutes les portes du théâtre sont fermées : c'est la méga tempête dehors. Celle là, nous ne l'avions absolument pas vue venir ni même entendue pendant le ballet ! Une pluie torrentielle et un vent comme rarement vus dans notre vie, des gens s'abritant et grelotant à l'extérieur, de l'autre côté des portes, nous à l'intérieur au chaud – pour l'instant – et les vigiles refusant de leur ouvrir pour ne pas faire entrer la tempête. Drôle d'ambiance mi-prisonniers de luxe de ce théâtre, mi-scène de fin du monde dans la jungle, décidément vivement qu'on parte d'Amazonie. Les minutes passent, on saisit l'occasion d'une brève pause de pluie pour négocier de sortir par une discrète porte dérobée, vite vite à l'hôtel pour récupérer nos backpacks & foncer à l'aéroport. 

Alors que nous nous croyions sortis d'affaire, on traverse quelques rues glauques jusqu'à l'hôtel et arrivons devant la porte de ce dernier… fermée, impossible de l'ouvrir. On toque & frappons de plus en plus fort, toujours fouettés par la pluie battante, ces brèves minutes bloqués dehors paraissent durer une éternité. Quelqu’un finit par venir nous ouvrir : la porte avec ouverture électrique n'a pas pu s'ouvrir l'hôtel n'a plus de courant du tout à cause de la tempête ! Ambiance de plus en plus étrange et contrastant avec l'ambiance joviale & gourmande du bbq ici 2 heures plus tôt ! Quelques clients jouent aux cartes éclairés à la bougie. La fille de la réception galère à nous commander un Uber car plus de wifi !! 

Le Uber arrive, alors que nous nous croyions – enfin – tirés d'affaire, voilà que le coffre de la voiture ne ferme plus et s'ouvre en grand sur le périph – avec nos sacs à l'intérieur. On perd encore du temps et ne sommes plus larges du tout pour attraper notre vol. 

22h, enfin arrivés à l'aéroport ! On fait une première longue queue, on nous demande d'aller plutôt à la boutique de la compagnie pour payer nos bagages soute. On s'y rend et l'on nous indique, encore après une longue queue, encore un autre endroit pour payer nos bagages. Il est 22h30 passé, ça fait littéralement plus d'1h30 que tous les obstacles possibles (gros orage inclus) s'enchaînent pour nous faire perdre du temps et remettre en question notre itinéraire, un choix s'impose donc : soit on décide de courir et faisons tout pour sauter dans l'avion direction Belem & progressons vers la côte Nord et les Lençois comme prévu… soit on écoute tous ces « signes », prenons un billet pour Rio à la place pour sortir enfin de l'Amazonie et attendre tranquillement 10 jours notre vol retour pour Paris. On décide de suivre notre intuition, de ne pas forcer la chance et de changer de plan pour plutôt aller directement à Rio, tant pis pour les incroyables Lençois. Nous tâcherons de toute façon de revenir faire le Brésil comme il se doit, ciao l'Amazonie, ciao Manaus !

On chope donc last last minute un vol à 1h30 du mat' pour Rio : arrivée prévue 6h30. On embarque, la « nuit » sera courte mais nous sommes au fond soulagés intérieurement de ce changement de plan. Good night.