Levés 7h, pdj vite englouti à l'hôtel pour attraper un bus local à 8h30 direction le parc national de Huerquehue à 1h du centre-ville, 2000 pesos / pers. En allant à la gare, on a une belle vue sur le volcan au loin. En chemin vers le parc, le bus trace et récupère des habitants de temps en temps. La route est embrumée, on arrive au parc national après un beau lever de soleil.
On débute la marche (avec nos bâtons) suivant & suivis par des français, il a l'air d’y en avoir beaucoup à Pucón. Les couleurs du parc oscillent du vert à l'orange en ce début d'automne chilien. On croise des moutons, beaucoup de verdure et toujours un grand ciel bleu sans nuage.
La montée est ardue sans non plus être hardcore, ça fait les mollets. On fait un crochet pour observer une belle cascade et continuons l’ascension. On double les gens et allons vite car on doit prendre le bus retour de 14h10 pour atteindre notre jacuzzi perdu dans la pampa en fin de journée.
On grimpe, on grimpe, on passe par plusieurs « miradors » pour observer la magnifique vue sur le volcan enneigé & les lacs environnants. On trace jusqu’à l'endroit où se trouvent de beaux lagons et notamment le lagon vert qui n'est pas vert mais offre un splendide reflet miroir des couleurs de l'automne. Un reflet à l'identique me faisant penser au jeu des 7 erreurs que je coloriais étant petit. Et toujours ce ciel plus bleu que bleu (parole de Schtroumpf).
On entame – toujours au pas de course – la redescente, on croise 2 françaises ayant abandonné l'ascension trop difficile, c'est vrai qu'on a bien douillé. Mission accomplie : retour au bus à 13h30 après 4h de marche just on time. Mais la véritable mission ne fait que commencer : arriver à atteindre notre hébergement à Pichares car il n'existe que 2 lignes de bus à Pucón dont l'une (la principale) n'a que 3 passages par jour. On quitte le parc et demandons au chauffeur de nous lâcher à mi-chemin à Quetroleufu, un bled au carrefour de passage des 2 lignes de bus.
À destination, rien, si ce n'est un gros chien qui se prend de sympathie pour nous et nous suit. Le prochain bus ne passe pas avant 1h30 et nous sommes à 4h de marche du bled où se trouve notre hébergement. Nous avons sélectionné un hébergement à Pichares, à la fois par rationalité car proche du parc El Cani que nous souhaitons visiter demain et à la fois par coup de cœur car il s'agit d'une étrange « maison dôme » équipée d'un jacuzzi extérieur. On s'est dit qu'on en aurait bien besoin après 5h de marche. Souvent on sait que l'effort en vaut la chandelle, c'est un peu comme la file d'attente chez Disneyland : 2h d'attente pour 2 minutes de kiff. Bref, on tente un peu de stop. Claire n'ose pas trop alors je m'y colle mais je n'ai pas vraiment de succès, il me manque sûrement des boobs & une belle chevelure ahah. Le chien n'aide pas non plus… On marche un peu en direction du lieu à défaut d'être motorisés. On passe devant une petite superette en bord de route où un monsieur patiente en warning dans sa voiture. Je sors mon meilleur espagnol pour quémander 2 places dans sa voiture, ça marche, top ! Le gars & sa femme sont très sympas et connaissent en plus les propriétaires du lieu où nous allons. Eux aussi possèdent des hébergements de ce type. Ils nous déposent directement sur place, merci mec ! Il est 15h30, le check-in est à 16h, les proprios devaient sûrement nous attendre plus tard car le ménage n'est pas fait, ils s'y collent & prenons possession des lieux à heure prévue.
C'est un drôle de dôme planté là, en haut d'une longue côte au sommet d'une colline. Vue ensoleillée sur vaches & montagnes, c'est meeuuuh'gnon ! Au début on a un peu badé car on n'avait rien prévu à diner à part une soupe, pas très glamour pour un lieu cosy comme ça. On se motive à marcher jusqu'au supermarché, on est plus à 2kms près ! On suit la seule route et voyons une cabane perdue dans la pampa vendant des produits faits maison. Gros cliché du trou perdu, le proprio bien barbu était en train de couper une bûche de bois à la hache. Le gars nous dit qu'il y a bien un supermarché plus loin mais on lui achète quand même quelques trucs qui nous donnent bien faim : 2 parts de gâteau à la framboise, 4 œufs frais du jour, de l'eau et du jus de fraise. Au moment de partir, il se tourne vers nous avec un grand sourire et nous demande si on veut aussi de la weed. On décline mais on en rigole bien : le genre de boutique où tu viens pour des œufs frais mais tu ressors avec ton sachet de weed, normal.
En continuant vers le supermarché superperdu, on croise des espèces d'autruches un peu chelou : même taille, même plumage, même pâtes que des vrais autruches, mais un cou moins long et une tête différente, des autruches chiliennes ? Pourtant ce n'était pas une hallucination car on n’a pas pris de weed. On arrive au supermarché superpetit où il n'y pas énormément de trucs mais on trouve de quoi se faire des pâtes et notre petit apéro jacuzzi tout à l'heure : toujours pas de bière, tant pis on trinquera au coca. Retour à notre maison / dôme, la télé est branchée sur une bonne playlist, ils y passe Illmerica de Wolfgang Gartner, petite pensée pour les potes.
On fait couler le jacuzzi pour le coucher de soleil et trinquons, c'est pas du champagne dans nos flûtes mais la vie est sacrément belle ! Il doit faire dans les 5 / 10 degrés ici mais l'eau est brûlante et nous avons un stock d'olives. L'apéro se prolonge jusqu'à la tombée de la nuit, toujours au bruit des jets massant et sous l'œil curieux des vaches. Petite frayeur au moment de sortir, lorsqu'un chien sorti de nulle part, traînant avec lui son poteau d'attache, s'est approché. On reste tout figés, tout frippés et tout flippés dans notre jacuzzi. Heureusement, il s'intéresse plus aux vaches qu'à nous, ouf on saute du jacuzzi et filochons se mettre au chaud dans l’igloo 2.0. Quelques pâtes, ducha & dodo.