Levés à 6h pour tenter d'aller voir la pagode des parfums par nos propres moyens, une expédition de plus de 3h via les bus locaux. Nos voisins de dortoir n'ont pas du apprécier notre réveil mais j'ai finalement réussi à l'éteindre à une vitesse éclaire. D'abord 1h de bus (7000 dongs le billet, soit 0,30€) puis 2ème bus pendant 1h50 à travers la campagne (9000 dongs / pers). Route pas très belle, on est surpris de voir des pierres tombales en plein milieu des rizières et quelques élevages (intensifs) de canards, le tout à fond la caisse sur route bien accidentée. Bus bien blindé mais on finit par avoir une place. Nous avons eu un peu de mal à trouver le 2ème bus car, et ceci se vérifie depuis le 1er jour, au Vietnam les locaux sont peu enclins à aider, sauf lorsqu'il s'agit de vendre quelque chose. Le 2ème cas de figure étant d'avoir de fausses indications comme de devoir traverser pour prendre le bus allant dans la direction opposée. Cela paraît négatif et généraliste de constater ça mais les contre-exemples sont rares voire inexistants, surtout en comparaison de la Thaïlande où tout était beaucoup plus facile grâce à l'aide des gens même dans les campagnes reculées.
Bref, on arrive quand même à notre but dans la ville à quelques kilomètres de l’embarcadère où de petits bateaux font le trajet jusqu'à la pagode. On suit un groupe de chinois dans une petite navette genre « voiturette de golf » qui nous dépose directement à l'embarcadère.
S'en suivent 45 bonnes minutes de négociation très énervantes avec le gars qui gère la vente de tickets : ce sont des bateaux de 6 places, vu que nous sommes 2 il nous demande de payer les 6 places, apparemment il serait « impossible » de partager un bateau avec les locaux. Tout est pensé ici et fait pour devoir payer le prix fort « spécial touristes ». On a même tenté de négocier directement avec les conducteurs de bateau, sans succès. Moment désagréable donc, comme très souvent au Vietnam lorsqu'il s'agit d'activités touristiques, encore une différence avec ses pays voisins.
On finit par trouver un 3ème compère italien, tout juste arrivé avec son guide, pour partager le bateau. 1h de traversée, on trace grâce aux petits muscles affûtés de notre batelière qui rame comme 4 hommes. Sur la rivière, de petits bateaux flottants vendent toutes sortes de nourriture, parfois sur fond de techno. On en tope un pour de la mangue, servie ici saupoudrée de chili, ça arrache un peu la bouche mais c'est délicieux. Le paysage pendant l'heure de traversée est joli, embrumé et relaxant.
Arrivés à la pagode, formée d'un ensemble de plusieurs temples avec une grande cave au sommet de la montagne. Nous devrons repartir ensemble pour le trajet retour donc restons avec Hugo l'italien accompagné de son guide Tong. Le long de l'embarcadère, se trouve une multitude de restau avec une spécialité locale : le rat, dont la taille tient plus du petit chien, ça fait peur à voir. Il y a aussi du porc-épic pour les plus goulus. Enfin, nous, ça nous donne trop la gerbe.
Premier temple intéressant à voir, d'autant qu'on bénéficie – malgré nous - d'un guide parlant bien anglais et très sympa, sacré Tong ! C'est ultra blindé de monde en cette période mais nous sommes réellement les seuls 3 touristes, on nous regarde un peu bizarrement d'ailleurs. On monte un paquet de marches, puis téléphérique jusqu'en haut d’une montagne pour visiter la fameuse cave. C'est impressionnant à voir, les gens apportent des offrandes des quatre coins du pays (nourriture, sodas, gâteaux) et jettent des billets pour la bonne fortune. Quelques gouttes tombent du sommet de la cave sacrée, les gens se ruent pour attraper une infime goutte dans leur paume, on en voit certains tenter de sortir de la cave en conservant précieusement la goutte dans le creux de leurs mains. Remontée de marches vers le sommet pour prendre quelques photos, la vue est très belle.
On prépare alors nos chapeaux traditionnels pour prendre THE photo. Le guide prend le portable de Claire, nous sommes au bord du vide, derrière nous le ravin et une pente abrupte tapissée de déchets en tout genre. Prêts pour la photo et là le drame ! Je n'ai pas vu la scène car je regardais ailleurs, j'ai simplement entendu un « PLAF » (le portable tombe, écran face au sol), puis un « ZIIIIP » (glissade de portable sous la rambarde dans le ravin). Je me retourne et vois Claire sidérée et tout le monde penché sur la rambarde pour regarder vers le bas : le portable de Claire (avec toutes nos photos) a glissé des mains du guide au moment de prendre la photo pour un aller simple vers le vide… !! Moment de sidération, le guide propose de descendre chercher le portable mais le terrain en contrebas semble impraticable, on n'y croit pas une seconde mais l’italien nous dit « never say never, just wait… ». Ok on laisse Tong aller fouiller le flanc du ravin à 20m en dessous de nous. C'est comme « chercher un grain de riz avec des baguettes dans un bol de nouilles ».
Nous voilà plantés là à attendre au sommet de la montagne à observer anxieusement le guide crapahuter dans les ordures. Décidément ENCORE une poisse de portable en Asie. Et là, le miracle se produit, le guide remonte AVEC le portable, sacré Tong ! Et le portable n'a pas une égratignure, le tapis d'ordures a dû probablement amortir la chute. Beaucoup de chance dans la poisse donc, Claire & Amaury style ;) !
On s'empresse de redescendre en rigolant de nos mésaventures heureuses, on mange un bout tous les 4 et repartons vers l'embarcadère. On repasse devant rats & porc-épic, retour en bateau, puis re-navette (où on nous re-arnaque), puis re-3h de bus, retour à Hanoï.
Tour dans le night market, ici plus constitué de gadgets que de nourriture, ça fait un peu attrape touristes. On trouve un restau qui fait de très bonnes grillades sur du papier alu, on se régale. En rentrant à l'hôtel on se prend de l'eau et un kit kat asiatique « au green tea » au supermarché, histoire de goûter (c'est vert et bon). On s'endort en compagnie de nos potes de dortoir.