Encore un lever bien bien tôt à 3h pour attendre notre navette à 3h30 pour les montagnes multicolores (à 2h de route de la ville). Cette dernière n'arrivera pas avant 4h15, merci le lever tôt ! Le pire c'est qu'on est les 1ers dans le bus. On a aussi nos gros backpacks qu'on met en soute car bus ce soir pour Nazca, nous n'aurons sûrement pas le temps de repasser à l'hôtel. Notre chauffeur et le guide, sûrement autant réveillés que nous, galèrent un max à récupérer tout le monde, se trompent dans les adresses et n'ont pas dû bien communiquer avec les agences puisqu'ils récupèrent même quelqu'un à 4h45 qui attendait à son arrêt de bus depuis 2h20 du matin (dans le froid) !! Vers 5h30, tout le monde – enfin – dans le bus (ça fait déjà 2h qu'on attend ou en bus sans avoir commencé), on se met – enfin – en route !
2h de trajet puis stop petit dej très très sommaire en extérieur, on se réchauffe comme on peut un peu au soleil et on en rigole. On commence quand même à en avoir bien marre d'avoir froid tout le temps depuis des semaines.
Après cette pause plus glacée que gourmande, 1h de route jusqu'aux montagnes. Paysage vertigineux et sublime sur le chemin. Encore un nouveau genre de panorama, des lamas par ci par là, des plateaux de culture en flancs de montagnes et des canyons traversés de rivières reflétant la lumière du soleil. Avant d'arriver, le guide nous apprend qu'on peut choisir (en option) de faire la montée à dos de cheval si on le souhaite. Ayant déjà bien donné au Machu Picchu il y a quelques jours et plus généralement ces derniers mois, on est bien contents de pouvoir un peu s'alléger la tâche cette fois et l'idée nous tente bien, Laure nous l'offre, banco !
Arrivés au point de départ de la montée, on sent déjà bien les effets de l'altitude à 4200m ! On presse un peu le guide de nous emmener vers les chevaux qui partent déjà comme des petits pains (ou des grosses fajitas, question de point de vue). Je pensais par contre qu'on pourrait le conduire nous mêmes mais ils sont en fait tirés (avec nous dessus) par leurs propriétaires en habits colorés, c'est sûrement mieux ainsi en altitude.
On nous attribue à chacun un cheval, tous très doux et très beaux. Avant d'entamer la balade, passage au poste de contrôle des tickets d'entrée. Suite à un malentendu ou plutôt mauvaise gestion des dames de notre hôtel nous ayant vendu le tour, on doit repayer le billet d'entrée pourtant inclus dans le prix, bref on tentera plus tard de se faire rembourser.
Début de montée à dos de cheval, dès le début on ne regrette pas d'avoir évité la marche : une altitude qui coupe le souffle et les pattes, des gens à bout, certains qui craquent ou pleurent en panique du manque d'oxygène à désormais plus de 4500m. On arrive du coup à 5200m en un temps record sur 5kms grâce à nos fiers canassons & leurs costauds petits propriétaires (il arrivait au mien de parfois courir à côté en tirant le cheval au trot, le mec au souffle sur-humain).
Dernière petite montée à faire à pied (histoire de). Bien reposé grâce au cheval, je tente une minute d'accélérer le pas et de courir au sommet. Très très mauvaise idée. Le souffle totalement coupé en moins d'une vingtaine de mètres, impossible de reprendre mon souffle normalement, oulah ! J'arrive très lentement à me calmer et réguler mon rythme respiratoire mais j'ai bien cru un instant avoir de gros problèmes.
Arrivés au sommet, une bonne claque visuelle avec une vue fabuleuse sur les montagnes colorées qui font face à des sommets enneigés : un sacré dégradé de rouge, vert, beige et un chemin se faufilant au plus près de ces immenses blocs colorés et inattendus à une telle hauteur. En plus il n'y a pas trop de monde (pour l'instant). Je poursuis un chemin allant plus loin vers la vallée rouge mais l'entrée au bout y est gardée par un petit papy pas super aimable réclamant 10 soles. On a eu bien le temps de profiter du panorama grâce à notre montée express en cheval, contrairement à d'autres qui arrivent à peine bien 1h après nous et ne peuvent rester qu'un petit quart d'heure en haut !
Descente plus longue que prévue car ponctuée d'un paquet de stops photos d'un paysage carte postale de « lamas sur fond de montagnes enneigées », un bon plein de belles images. Laure se fait un peu mal au genou mais tout roule. Retour bus puis trajet vers le dej. Dej pas dingue mais on aura au moins bien sympathisé avec un couple de français faisant le même parcours que nous.
Très contents de cette belle journée pleine de couleurs, on a pourtant un tout dernier arrêt un peu dommageable dans une bonne vieille bijouterie pour touristes en mode « arrêt obligatoire chez le marchand de tapis », bref on s'éclipsera bien vite pour se réfugier dans le bus.
Retour Cusco, le guide n'a finalement pas voulu nous rembourser le ticket d'entrée, on repasse à l'hôtel qui nous le rembourse et en profitons pour récupérer nos sacs super pratiques oubliés à la laundry hier et achetons en speed un simili baume du tigre péruvien à la pharmacie pour la blessure au genou de Laure, le tout avant de foncer vite vite à la gare de bus en taxi avec nos backpacks. Au moment de monter dans le taxi, on aperçoit au loin un beau feu d'artifices lancé depuis la plaza des armas un peu comme si la ville nous disait « au revoir ».
Petite frayeur à la gare de bus quand on croit avoir paumé nos billets si durement acquis.
Montée vers 19h30 / 20h dans le bus après un « changeage » d'ampoule de soute bagages assez épique par le chauffeur éclairé à l'iphone.
Croyant pouvoir dormir tranquilou vers 22h, ils lancent sur les écrans un bon gros film d'action bien ricain et bien bourrin avec le son pleine balle au dessus de nos places. On a eu le droit à une réaction d'anthologie de Laure devant l'intro bien sexe du film « mais…c'est une scène de sexe ! Du porno ! Mais…qu'est-ce qu'elle lui fait ! » ahah. C'est par contre beaucoup moins drôle quand le chauffeur oublie de l'éteindre à la fin. Le film revient alors sur son menu qui nous passe – EN BOUCLE – les meilleurs scènes avec mitraillettes, crissement de pneus et phrases chocs genre « fuck you, I AM THE DEMOCRATIE » et toujours avec le son à fond, au bout de 3min on devient fous. 5min, 10min, 20min, et toujours ces mêmes 30secondes de films qui nous explosent les tympans & les neurones. Les autres gens du bus n’ont pas trop l'air de réagir mais nous on devient littéralement dingues. Aucun moyen de prévenir le conducteur car il n'y a aucun accès à sa cabine depuis l'intérieur de bus. 23h30, je finis par toquer au pif sur quelques marches d'escalier (les bus ont 2 étages) à peu près à la hauteur de la cabine conducteur derrière la paroi en espérant qu'il entende. Bingo le bus s'arrête et la porte s'ouvre. Je sors toquer cette fois à sa cabine. Aucune réaction, il ne me voit pas, par instinct je n’insiste pas plus et re-rentre vitesse éclaire dans le bus, heureusement car la porte se referme juste derrière moi et il ré-accélère ! Je comprends qu'il avait dû interpréter ça comme une volonté de descendre du bus comme ça arrive parfois (les locaux montent ou descendent pour rentrer chez eux au grès des villages croisés). Je suis donc passé – encore une fois après le Vietnam – à 2 poils de lamas d’être abandonné dans la pampa en chaussettes en plein milieu de la nuit ! Allez bonne nuit.