Nuit horrible en tente avec un réveil glacial ! Congelés jusqu'aux os dans notre tente humidifiée par la condensation. Même la ficelle d'attache du plaid s'est durcie comme un bâton. On se console avec un délicieux cake aux noix acheté il y a quelques jours à El Calafate. L'apothéose étant de devoir remettre nos chaussures de trek, humides, avec nos pieds déjà gelés, un vrai délice ! On sort de notre igloo et admirons (en sautillant pour se réchauffer) l'incroyable lever de soleil sur le Fitz Roy juste en face de nous, lui donnant une couleur plus rose que rose durant quelques précieuses minutes !
On replie la tente encore humide et rejoignons la 2ème grande randonnée (Cerro Torre) via un long raccourci de 2h (permettant d'enchaîner les 2 principales randonnées sans repasser par la ville). Sur le chemin tout a gelé, les arbres habituellement rouges en cet automne patagonien sont devenus blancs formant un paillasson de glace aux pieds des montagnes. On est aussi stupéfaits par le sable qui s'est gelé et s’effrite sous nos pas. Sous ce sable, s'est formée une galerie de cristaux de glace miniature, dingue à voir !
On arrive au sentier menant au glacier Torre. 1h30 pour aller à ce dernier sur chemin très rocailleux et pause dej devant le glacier & sa lagune gelée sur laquelle gisent d'immenses icebergs. En mangeant, en entend par moment le lac se fissurer ou des morceaux de glacier se détacher dans de tonitruants grondements similaires à du tonnerre, wahou !
De près, ce glacier ressemble à un gros tiramisu avec amas de terre marron sur le dessus saupoudrés par la montagne au grès du vent.
On entame la descente, retour à la ville nous paraissant interminable. En tout nous aurons marché près de 8h aujourd'hui, le tout avec le matos de camping sur les épaules. On se prend une bière & saucisson bien mérités à l'hôtel où nous rendons en même temps les clés de la chambre d'avant-hier que nous avions oubliées sur nous…
Douche chaude salvatrice, une fois n'est pas coutume : plus l'effort est intense, plus les petits plaisirs du quotidien – habituellement acquis – nous semblent ici un luxe. Allez bonne nuit.