J.117 (24.04) : 7h d'enfer & 3 fondues au fromage.

PUCON

Levés tôt, pdj œufs, café & confiture aux « Alcoyotes » faite maison par la proprio (mais un peu dégueu). Avant la journée de marche à El Cani, on teste enfin nos poches à eau, achetées avant le voyage mais jamais utilisées (par flemme), on est un peu teubés donc obligés d'aller capter le wifi sur un pied bras tendu vers la maison des proprio pas loin du dôme pour une petite explication technique. Nos poches à eau bien remplies & fonctionnelles, on se met en route. Le parc El Cani est à 1h30 de marche, on espère bien trouver un stop pour y aller. On marche un peu, un bus passe, on lui fait signe mais dur pour lui de s'arrêter car gros virage & suivi de près par une voiture. On montera finalement dans la voiture ! Un chic type qui écoute de la musique cool, il nous dépose à destination en moins de 2.

Arrivés sur place, on fait un stop à la cabane d'information, le gars nous briefe super bien sur le parc. L'aller-retour prend au minimum 6h et peut aller jusqu'à 9h. Il est 10h, on se met en route. Dès le début, le chemin est complètement bloqué par des vaches à cornes, on passe en serrant les fesses. À peine l'ascension commencée, on est tous les 2 frappés par la difficulté des pentes. Sans exagérer un enchaînement d'une cinquantaine de longues côtes à 45°, un véritable enfer de terre et de roche ! On croise des gens qui abandonnent et redescendent, on s'accroche, on sue à pleine goutte, on serre les dents & on accélère ! À chaque mini point d'étape, représenté par un panneau symbole, on se photographie devant comme si nous venions d'atteindre le sommet de l'Everest. En tout cas, pour nos cuisses c'est la même chose. On enchaîne, on enchaîne, que de la montée, on se prend un carré de chocolat aux points d'étapes en récompense & pour tenir, notre carotte à nous. 

La première longue portion est estimée à 1h30 minimum jusqu'à 3h, nous en ferons 1h15, et de même pour chaque prochaine étape, avec la fierté de s'être dépassés pour au final une montée express de 3h & 1500m de dénivelé. Sur la dernière portion, on croise une argentine perdue qui ne trouve pas le chemin du sommet. Elle nous suit, je me transforme en guide improvisé de montagnes et on continue notre dernière montée à rythme effréné à 3 cette fois-ci (par contre elle a un peu fait sa relou à se mettre entre nous deux). 

Au sommet, une vue à couper le souffle sur l'ensemble des volcans enneigés & montagnes environnantes. On se trouve une place de choix pour déguster notre boîte de thon favorite, qui n'aura jamais eu aussi bon goût qu'après autant d'efforts. On profite un peu et au moment de descendre l'argentine insiste pour redescendre avec nous à notre surprise générale (et en nous refaisant le coup de se mettre entre nous deux), bref un peu pot de colle en fait mais nos chemin ne tarderont pas à se séparer. 

En  redescendant, on fait un autre parcours bonus sous forme d'un tour de plusieurs lagons, les chemins sont envahis de nature qui reprend ses droits : un dégueuli de branches et foisonnement d'arbres épineux, un chaos verdoyant plus ou moins balisé. À un moment, un énorme tronc barre le chemin, épais d'au moins 1m, même avec mes jambes de sauterelle je peine à l'escalader et doit réceptionner Claire pour en descendre ! Pendant ce tour et face à cette nature brute, il est facile de se perdre, ce qui est notre cas. On se retrouve complètement perdus à un moment et bloqués par des rangées de ronces & arbres à épines... Grâce à MapsMe, de la persévérance et beaucoup de chance on finit par retrouver le chemin (les rares balises sont petites & en bois…sur les troncs d'arbres donc très dures à voir !). 

On reprend le chemin principal & poursuivons notre descente avec toujours cet enchaînement de dizaines de virages et pentes vertigineuses. Cette fois-ci, les genoux trinquent un max. La descente est aussi – voir encore plus – éprouvante que la montée, on sue moins mais on douille tout autant. On a vraiment fait nos warriors aujourd'hui mais la vue au sommet en valait 1000 fois la peine. 

On arrive enfin au bout, en un temps record de 6h40 - 1h de dej, 1 trajet bonus et 1 perte en forêt inclus ;) – on est super fiers, moi qui d'ailleurs ait toujours été meilleur en vitesse qu'en endurance ! Au moment de sortir, il est indispensable de signer un « check-out » avec son heure de sortie sur le carnet à l'entrée du parc (pour des raisons de sécurité), on observe au passage que l'argentine croisée n'a pas fait le sien, serait-elle encore là, perdue au milieu de la forêt ??

On va attendre le bus devant la sortie, un gentil petit chat blanc nous suit. Nous pensions avoir raté le bus de 16h30 mais en voilà un qui arrive ! Retour dans Pucon, re-check-in à nôtre hôtel d'avant-hier et grosse douche bien chaude qui fait vraiment du bien.

Pour le dîner, go vers un restau « La Marmita » que nous avions repéré à notre arrivée à Pucón, spécialisé en fondues & raclettes !! On se pose à côté du petit poêle, ils y passent du rock old school. D'abord un peu sceptiques, nous disant « ce sera JAMAIS aussi bon qu'une fondue savoyarde en France », oh que nous avions tort ! Une mega mega tuerie, prenant une ampleur surnaturelle après ces 7h de trekking, oh que nous l'avions méritée cette fondue !! Avant l'arrivée sur table de cette sacro-sainte fondue, on nous apporte un petit mélange tomate-coriandre-citron à étaler sur du pain légèrement toasté et du beurre. Au moment où je vois le beurre, je dis à Claire « imagine c'est du beurre demi-sel, ce serait ouf » en rigolant, et c'en était !!

La fondue arrive, accompagnée de petits bols contenants saucisses /champignons / carottes / pommes ( ?? Sûrement pour aider à la digestion) remplaçant notre charcuterie & pomme de terre, why not ! 

Et quelle fondue ! Extraordinaire saveurs parfaitement dosées, en plus le serveur est sympa. 

Nous engloutissons comme deux morphales en moins de 2 l'intégralité de cette fondue (bien prévue pour 2). Encore sur notre faim, on s'en recommande une en portion individuelle, faut pas déconner quand même. 

2 gloutons & 3 portions de fondues plus tard, on se roule heureux jusqu'à notre double room. Et Dieu inventa la fondue ! Adios.