J.159 (05.06) : fromagerie qui pue, bodega qui tue et dîner bien goûtu.

CAFAYATE - BLED PRÈS DE CACHI

Petit dej en doudoune dans notre auberge glaciale (mais personnel sympathique). Journée « dégustation » au programme, encore un mardi pas dégueu ! 

On commence par aller visiter une fromagerie spécialisée en frometon de biquette. On n'avait pas pris rdv mais par chance le gars hyper sympa & très intéressant accepte de nous faire visiter l'exploitation. On apprend un paquet de trucs sur le fromage et faisons une dégustation. Autant dire que pour quelqu'un qui n'aime pas le fromage comme moi, je redoutais un peu ce moment. Et bien finalement le fromage était si bon que j'en aurais presque appris à aimer le fromage de chèvre ! Claire & Fred se sont régalés et on a acheté 3 fromages, à chacun son préféré (et oui, moi aussi !).  

On se remet ensuite en route, direction la Bodega « Piattelli ». À notre arrivée, ça tient plus du petit paradis 5* que du vignoble lambda ! Des vignes aux couleurs de l'automne, des palmiers, une entrée somptueuse arborée de son petit étang parfaitement entretenu et ses lavandes odorantes. À l'approche de l'immense porte finement sculptée en fer forgé, une douce musique d'opéra finit d'apporter de la volupté au lieu. Ça m'a rappelé le souvenir très lointain du domaine l'hospitalet dans le sud de la France, petite pensée pour mon oncle Jean & ma tante Colette qui ADORERAIENT ce lieu. À l'intérieur c'est super design, super stylé. On pensait qu'une visite + dégustation allait nous coûter bonbon, et bien non ! On se prend la super formule « Gran Reserva » avec visite + dégustation de 6 de leurs meilleurs vins, le tout pour 250 pesos / pers (7€…) .

Visite intéressante, lieu sublime puis dégustation, le tout accompagné de petits pains encore chauds et surtout d'huile d'olive « Maria Ravida » made in Mendoza et de très loin la meilleure huile d'olive que nous ayons goûtée de notre vie. Les 6 vins étaient excellents. Au moment de repartir, on retourne les talons et décidons de rester déjeuner dans ce petit paradis. Sur une petite table au soleil en face des vignes, Claire & Fred se délectent d'empanadas de luxe et j'opte pour un imposant T-bone, un gros gros steak très très bon, heureux comme 3 road tripeurs de luxe, aaah qu'il est loin le dortoir gelé de cette nuit. 

Adios petit moment au paradis Piattelli, direction la 2ème bodega repérée pas très loin, pourquoi s'arrêter un si bon chemin ?! Un chemin d'ailleurs qui monte plus dans les montagnes, offrant encore un autre panorama, plus en hauteur sur les vignes d'automne. Cette autre bodega est aussi sublime mais dans un autre style, plus intime, plus familial et plus de cactus aussi. Ici, pas de visite au programme mais bien une dégustation de 5 vins, assis au soleil en face des vignes & cactus, 2ème moment au paradis dans cette journée déjà fabuleuse.

On se remet en route vers 16h direction la prochaine ville de notre boucle du sud : Cachi. 

4h de route graveleuse (versus 2h estimées), et de beaux paysages désertiques. Une bonne grosse route de merde pleine de cailloux mais on se délecte encore du paysage. On croise quelques trous paumés aux flamboyantes églises blanches.

Arrivée – enfin – de nuit à Cachi, ville de sable. Petit stop admiration des étoiles avant l'entrée en ville, on est plus à 5min près et c'est beau beau beau ! 

Cassage de nez avec un 1er hôtel full puis quelques courses dans un grand & improbable supermarché où on trouve notre bonheur : olives, pain, saucisson… en prévision d'un apéro improvisé ce soir. On tente d'aller dans un bel hôtel, un 4* aux abords de la ville. À notre arrivée on demande une chambre et tentons – avec grand effort – de comprendre si on peut bénéficier ce soir du jacuzzi (payant) de l'hôtel. On galère car la dame de l'accueil (que nous appellerons plus tard à raison, la « connasse de l'accueil ») parle super vite et est super flou dans ses explications, nous voyant galérer en espagnol. Après 20min et un cri du cœur bien placé de Fred « elle me tanne celle-là », on lui demande si elle parle anglais, elle nous répond « français ». Merci de nous avoir bien laissés ramer avant hein. On bloque un peu et acceptons malgré tout une chambre triple. Cette dernière était plutôt une double avec lit d'appoint en ferraille façon goulag de Sibérie, et sentait en complément bien bien les égouts. Le tout pour un prix bien supérieur à notre incroyable 5* d'Ushuaia ! On change de chambre pour une autre doub…heu triple avec même lit de prisonnier thirdwheel. Cette 2ème chambre semblant bien prévue pour 2 et non 3, on demande un nécessaire de toilette pour 3, que l'on nous ramène (vraiment) à contre-cœur & rêche lol ! Ici, la règle est aussi d’une petite bouteille d'eau pour 2, donc de 2 pour 3, drôle de logique pour un 4*. Lorsqu'on demande 3 verres à vin pour ouvrir nos bouteilles (achetées à la mamie dans le tonneau), la connasse de l'accueil nous envoie au bar pour demander nous-mêmes en « omettant » de nous dire (pourtant elle le savait) que nous serions facturés d'un droit de bouchon. Finalement, le comportement inacceptable de sa grosse collègue et un code wifi ridiculement donné sur un petit bout de papier, finissent de nous achever pour ce soir : il est tard mais c'en est trop, on booke avec leur wifi (#niarkniark) une « suite » dans un hôtel perdu à 15 min de Cachi et lui rendons les clés.

Lorsqu'on arrive dans ce 3ème hôtel, tout est fermé (la bonne idée de réserver sur booking à 22h pour le soir même…). On stresse un peu et commençons à imaginer la nuit gelée dans la voiture, mais un petit papy sorti de nulle part ouvre l'hôtel : nous y serons seuls ce soir dans ce grand lieu aux allures de monastère. On fait le tour des chambres / suites, ces dernières ont TOUTES du bois à disposition & une cheminée en chambre, là on croit halluciner un peu, le rêve pour notre apéro wine & cheese nocture ! On prépare tout, une bonne douche chaude, Fred (en tant qu'expert en camping canadien) s'occupe d'allumer le feu. Soirée incroyable autour du feu géré d'une main de canadien, on s'est régalés de charcut’, vin et fromages. On se piotte vers 2h après une énième partie de « trou d'cul » comme dirait Fred et après avoir eu la motive de sortir admirer la voie lactée (le palais bien vinifié). Good night !