Hier, nous avons eu un avant goût de la journée qui nous attend. Notre première procession à été comme un électrochoc. On en avant des frissons mais sans forcément comprendre le sens et le fonctionnement de toute cette mise en scène. Et hier soir, trop épuisés, nous avons fait l'impasse sur la nocturne nous gardant pour aujourd'hui.
Ce matin, c'est dès 5h00 que nous entendons, depuis notre lit, le cortège qui passe dans la rue. Nous sommes le vendredi saint et les défilés vont se succéder sans interruption. Antigua possède une dizaine d'églises et autant de paroisses. Une Procession part et revient à son église selon un trajet défini qui peut durer plus de 10 heures. Certaines démarrent en fin d'après midi pour terminer le lendemain. Nous avons récupéré un programme qui nous donne les trajets et heures de passages à des points stratégiques de la ville. Par exemple devant la cathédrale où l'évêque béni les chars.
Le défilé se compose d'éléments invariable. D abord les légions romaines, parfois avec chevaux et chars, en suite deux longues colonnes de bédouins. Ils sont en violet jusqu'à l heure de la crucifixion pour troquer leur habit pour un uniforme noir. Puis viennent les chars, les plus petits sont sur des chariots roulants parfois on y ajoute le défilé d'enfants tenant à bout de bras des versées de la bible.
Arrivent en suite le cortèges des encensoirs. Des dizaines, peut être plus de personnes balançant leur brule encens. Une brume qui pique parfois les yeux plonge les ruelles pavées dans une pénombre opaque qui prépare le passage d’un palanquin, immense cadre de bois sculpté sur lesquel reposent des scènes de la passion du Christ. Il faut parfois plus de cent personnes pour porter cette charge qui peut atteindre 30 mètres et plus de 3 tonnes. Les relais se font tous les 100 mètres. D'où les nombreux bédouins. Et ce au son d’une fanfare qui joue des marches funèbres. Tout est extrêmement codifié. Le défilé, qui peut atteindre plus d’un kilomètre, regroupe plusieurs milliers de personnes en habit. D abord les hommes, puis les femmes selon le même ordre. Mais le spectacle ne se limite pas à ces portages inhumains.