Debout 05h30. Nous avalons le café et partons avec nos boîtes de polystyrène. (Putain d'embalages). La cuisinière d'une gargote qui transpire le graillons nous a préparé deux œufs et deux beignets dégoulinant d'huile. Nous sautons à bord de la lancha qui nous ramène à Puerto Quimba .Nous y débarquons une dizaine de passager dont Solarté et nous en embarquons autant. Nous repartons vers La Palma. Va comprendre. Il est 07h30 et nous sommes revenu à notre point de départ. Enfin nous partons direction l'estuaire. L'embouchure du Rio Tuira, le plus grand fleuve du Panama, est immense et jonchée de souches et de débris d'arbres morts. De chaque côté, la forêt s'étend à l'infini. Des mangroves côtières au forêts denses des collines et montagnes, tout est vert.
Une fois à la mer, nous faisons cap au sud. Des escadrilles de pelicans nous escortent et nous croisons uelques crevetiers en pêche qui alimenteront sans doute les marchés de la capitale. Après 3 heures de navigations nous rentrons sur le Rio Sábalo. Pour enfin accoster a un ponton au milieu de nul part;
Rutilio et sa fille Benilda nous y attendent. Il nous faut une bonne demi heure de marche pour rejoindre le village de La Chunga. Nous traversons la mangrove sur un ponton détruit en certains endroits par les fortes pluies des semaines passées. Rutilio fait parti de la communauté Embera avec les Wounaan , ils occupent la province du Darien. La zone la plus sauvage du Panama, à la frontière Colombienne. Il a adopté les habitudes occidentales et accueille régulièrement des touristes au sein de son village. Le village est situé au bord d'une rivière. C'est un mélange de constructions en toit de toles, payées par le gouvernement et de cabanes sur pilotis de fabrication traditionnelle en toit de palme. Notre chambre est juchée a 2 mètres de hauteur. Ouverte aux quatre vent. Ici peu ou pas d'intimité, on vit dehors. Nous y ajoutons juste notre moustiquaire.
Rutilio nous présente sa femme, Brenilda qui nous embrasse chaleureusement. Nous nous retrouvons dans la grande case qui sert de cuisine, de pièce à vivre et de dortoir pour toute la famille. Le couple semble avoir 3 garçons et deux filles. Et l'aînée a déjà deux enfants. Nath se propose pour aider a faire la cuisine. Au menu poêlée d'huître géante au riz. Ça ressemble au lambris et c'est délicieux. Pour accompagner le tout, une limonade maison dans laquelle nous mettons nos 5 derniers pastilles d'eau pure. Nous en profitons pour offrir les quelques cadeaux que nous avions préparé. Savons, cahiers et rayons e couleurs, fil de pêche et hameçons. La discussion se fait en Espagnol et l'ambiance est vraiment sympathique et décontractée.
Après une petite sieste, nous partons en rando avec Rutilio. Il connaît parfaitement les plantes et son environnement, normal il y est né ici, dans la forêt. Autour du village, les plantations de bananes, plantains, riz et maïs puis une forêt secondaire repousse sur d'anciennes plantations. Enfin la forêt primaire que nous ne ferons que longer et où les arbres sont plus gros et plus diversifiés.
A mi parcours, la pluie s'invite. Nous ferons le trajet retour sous l'orage et une fois de plus nous rentrons trempé. Il est 5 heures du soir et le ciel et déjà bien sombre. Nous mettons nos affaires à sécher prêt du lit qui heureusement est au sec. Le repas du soir se fait à la lueur d'une simple ampoule à LEDs. Chaque maison possède un panneau solaire. Ici, peu de consommation, une seule pièce a éclairer, le linge et la toilette se font dans la rivière et nous avons, nous, touriste la chance d'avoir des toilettes à chasse d'eau. Quand il y a de l'eau. Nous nous couchons à la seule lueur de nos frontales bercés par le bruit de la rivière. Nous sombrons dans un sommeil profond.