C'est aujourd'hui un parc national qui accueille une immense colonie de frégates et protège un récif corallien qui l'entoure. Le canal entre l'île et la côte est fréquenté par les baleines mais sert aussi d' exutoire aux rivières de toute la plaine agricole. Après les pluies des derniers jours, l'eau, charriée par les fleuves, est boueuse et couverte de bois flottants et de plastiques. Il faut attendre d'être au large pour retrouver une eau claire.
Nous nous faisons débarquer sur la grande plage de l'île. Le sable blanc et fin invite au farniente. Un homme arpente la plage, un grand sac à la main. Il ramasse tant bien que mal les plus gros déchets. Nous décidons de prendre part à ce nettoyage. En quelques minutes, nous remplissons un sac de 100 litres et nous n'avons fait qu'une vingtaine de mètres. Nous nous rendons bien vite compte que la tâche est immense. Les plastiques sont partout. La glacière que nous transportons contient le pique nique préparé par l'auberge. A part deux sandwichs maisons, tout est plastique et emballages.
Nous prenons quand même le temps d'explorer l'île. Une végétation abrite une infinité de Bernard l'hermite, de crabes et de lézards mais aussi bon nombres d'oiseaux difficiles à voir sous la canopée.
Sous l'eau, le récif corallien atteint parfois plusieurs mètres d'épaisseur et les bancs de poissons, peu farouches, sont nombreux, nous aurons même la chance de croiser une tortue mais aussi de nombreux plastiques flottants entre deux eaux. Le constat de cette journée me laisse songeur quand à notre mode de vie. Sans aucun doute, nous dégradons l'environnement. Un plastique met des centaines, des milliers d'années à se décomposer. Nous agissons comme des irresponsables. Une fois fait ce constat. Que faire? Dès le retour à l'auberge, je m'entretiens avec les managers. S'ils sont en mesure de faire des sandwichs, ils peuvent faire des gâteaux ou donner des fruits à la place d'un paquet de chips. Un détails? Le monde ne changera pas face à l'inaction. Il peut changer à force de détails.