. Au départ direct de l'hôstal. Notre guide, Juan, habite le village voisin. Nous sommes au niveau de la mer, il nous faut donc avaler les 1400 m de dénivelé. Autant partit tôt.
Nous traversons quelques zones agricoles. Culture de mais, haricots et riz. Ici pas de terrasses inondées. La culture se fait directement sur les pentes défrichées. On profite de la saison des pluies. Nous arrivons en pleine saison sèche, tout est brûlé. Seuls les manguiers produisent des fruits succulent que nous nous empressons de ramasser. Nous rentrons dans une forêt sèche. La pente se fait plus forte. Heureusement, il fait un peu plus frais en sous bois. Luis à une excellente connaissance de la flore et de la faune. Il nous montres quelques plantes comestibles et utilisées dans la pharmacopée locale. Le plus impressionnant est ici le balai des fourmis coupeuses de feuilles. Une autoroute de petites bêtes transportant des morceaux 3 fois plus gros qu'elles. Pendant que les unes apportent les feuilles qui serviront de litière de culture aux champignons, les autres creusent la fourmilière en évacuant boulette après boulette la terre par l'entrée. Travail hallucinant et complètement fou. On parle des abeilles mais les fourmis sont les ouvrières de la forêt.
Nous continuons notre assertion dans la forêt tropical. Dire que nous sommes trempés est un euphémisme. Dégoulinants de sueur, nous avançons dans un enchevêtrement de verdure. La forêt est bruyante, grouillante mais nous ne voyons rien. Luis attrape une cigale, une grenouille, quelques plantes, nous fait voir silencieusement les singes hurleurs, quelques oiseaux dont une grosse poule en haut d'un arbre. Il à l’œil.
Enfin nous entrons dans la rainforest. Cette forêt ou il pleut tous les jours. La végétation est plus basse mais encore plus dense. Nous avançons dans des tunnels de racines et de branches. Les pierres sont glissantes. Ça fait 5 heures que nous marchons et le pas se fait moins sur. Finalement nous arrivons au sommet. Sur un couloir dégagé par un glissement de terrain. Nous surplombons le cratère rempli par un lac. Luis nous explique que durant la guerre civile des années 80, les Sandinistes venait se réfugier avec les adolescents pour éviter enrôlement de force des jeunes dans milices.
Encore plus qu'au Salvador, les échos des horreurs de la dictature sont encore audibles. Il nous faudra 4 heures pour redescendre au prix de pas mal de glissades mais nous garderons le souvenir de cette journée d'aventure avec un super guide.