Une des nombreuses ethnies descendante des mayas. Il va nous guider au travers de la forêt jusqu’à son village. Petit sac à dos et bottes en caoutchouc, il nous aborde timidement en espagnol. Présentations faites, nous passons par l'école du projet Ak'Tenanit. Il s'agit d'un projet de développement rural porté une organisation communautaire. En douze ans, l’association a réussi à améliorer l’éducation, la santé et le niveau de vie de près de 9000 Q'eqchi' Maya répartis dans plus de 45 villages isolés. Elle travaille également à la sauvegarde de la culture q'eqchi'.
Les Q'eqchi' ne sont pas originaires de cette région à l’extrême est du Guatemala. La violence et la répression pendant la guerre les ont forcé à quitter leurs villages, situés dans les plateaux centraux pour se réfugier ici, dans la forêt et sur les rives du Rio Dulce souvent dans des conditions d’extrême pauvreté. L'école forme les adolescent aux métiers de la restauration et plus largement du tourisme. Carlos, lui même est guide depuis seulement trois ans. Il a 51 ans. Nous faisons en sorte qu'il se sente à l'aise. Nous prenons en suite un sentier qui doit nous mener à la grotte du tigre.
L'air est moite et la température déjà bien élevée. Nous essayons tant bien que mal de suivre notre guide qui cavale comme un cabri sur ces sentiers forestiers qu'il empreinte de jour comme de nuit. Nous arrivons à un grand gouffre clôturé. Carlos nous explique que de plus en plus de touristes viennent à la grotte sans passer par l'association. Manque à gagner, problèmes de sécurité et de propriété. Difficile de savoir la vraie raison. Peut être un peu de tout. Le cadenas ouvert nous descendons par un escalier glissant à l'intérieur de la grotte dans laquelle s'engouffre la rivière. Lampe à la main nous arrivons à une plateforme. L'eau est 4 mètres plus bas et Carlos nous invite à descendre l'échelle qu'il vient d'installer pour nous baigner. Nath décline l'invitation. Je descends seul dans le noir. L'eau est fraîche mais tellement agréable après la marche que nous venons de faire. Je suis rejoint par deux touristes Honduriens.
Après cette petite pause revigorante nous reprenons notre marche. La forêt est remplie de chants d'oiseaux. J'arrive à en voir et à en identifier quelques uns et Carlos m'en donne les noms Qu'eqchi. Piquer au vif, il commence à nous parler des arbres et des plantes. Au passage d'un ruisseau, Nath fait un bond en arrière. Juste où elle allait poser le pieds, un serpent. Le guide nous rassure en nous disant qu'il s'agit d'une couleuvre sans danger. Je ne crois pas qu'il est convaincu Nath et nous aidons la gentille bébête à quitter le chemin. Vous n'aurez pas de photos, c'est Nath qui avait l'appareil .......
Après deux heures, nous arrivons au village. Un ensemble de maisons en bois et aux toits de palme. Au milieu courent la volaille et les cochons. La communauté comprend environ 90 personnes, il y a une église catholique et 3 évangéliques. Carlos nous invite a déjeuner avec lui. Nous entrons dans ce qui ressemble à un grand carbet. Le sol est en terre battue, dans un coin couve un feu dans un autre un four à bois sert à cuire les tortillas de maïs que la femme et la mère de Carlos sont en train de préparer. Au milieu de la pièce pendent des hamacs. Deux des 5 enfants de notre guide sont présents. Nous prenons place autour d'une minuscule table en bois couverte, pour l'occasion d'une nappe rouge. Le repas est, comme bien souvent, composé d'un plat unique. Pour nous, un ragoût de poulet avec du riz accompagné des incontournables tortillas. Çà cale! pour faire couler, un grand pichet d'eau citronnée. Nath me jette un coup d’œil. Je hausse les épaules et je bois l'eau dont je ne connais pas la provenance. A ce jour, tout va bien! Poules chiens et chats vont et viennent, parfois repoussé d'un coup de savate. Seul Carlos mange avec nous mais toute la famille nous observe. Malgré notre Espagnol encore approximatif, nous arrivons à échanger sur nos modes de vie respectifs. Le coût des denrées, des objets. Il me demande combien valent les jumelles que j'ai au cou…. Environ un salaire moyen Guatémaltèque, qu'il ne touche probablement pas d'ailleurs. Nous rentrons par le même chemin et je songe à nos conditions respectives …..
Villages quetchi maya, à faire. Attention si vous prenez l option repas dans la famille ce n'est pas inclus, il faut la régler à la famille. Le tarif est plutôt élevé par rapport à ce qu'il y a dans l assiette, mais vous ferez une bonne action:-)